Face à elles, j’étais dans un état végétatif. Impossible d’exprimer le moindre sentiment, la moindre idée. Rien. Le vide. Le néant.
A l’intérieur de moi ça fourmillait de sensations, de désirs, d’attirances, de répulsions, mais rien ne dépassait les pauvres connexions neuronales de mon esprit. Un silence radio qui au fil du temps devenait de plus en plus insoutenable. Pourtant je n’avais jamais eu la langue pendue. J’étais juste quelqu’un d’un peu distant au premier abord … mais ça tenait plus de la méfiance, de l’analyse que d’une incapacité à communiquer.
Et avec le temps ça ne s’est pas arrangé. Du plus loin que je me souvienne, j’ai dès le début eu du mal à exprimer ce sentiment qui me prenait aux tripes … Bizarrement on appelle ça les affaires de cœur, mais pour moi, ça se situait un brin plus bas … c’était intestinal. Et ça l’est toujours. Bref, dès ma première « crise intestinale » j’ai été lamentablement incapable d’exprimer clairement ce qui bouillonnait en moi. Amis quelques années … et puis comme les marionnettes, ainsi font, font, trois p’tits tours et puis s’en vont.
L’inexpérience ?
C’est du moins ce que je me suis dis.
A ma deuxième « gastro amoureuse » j’ai essayé de corriger le tir. L’expérience, selon toutes les lois de la probabilité, devait maintenant être de mon côté. Mais il n’en fut rien. Oh, j’ai certes mieux exprimé ce que je ressentais, mais c’était tellement peu persuasif, tellement en deçà de ce que je ressentais, que finalement, cela finit en fiasco. Pourtant, je peux jurer que ce coup ci, mon ventre s’était retrouvé vraiment sans dessus dessous. Comme il ne l’a jusqu’à aujourd’hui plus jamais été. C’est pour dire. Mais j’étais jeune. Je me disais que bon c’était les débuts, que la terre ne s’était pas faîte en un jour, et d’autres affligeantes excuses. Alors je me remettais à scruter les moindres expressions de mes vils boyaux. Mais que dire, malgré les ans, les amies qui parcouraient mon existence, je ne m’améliorais pas d’un iota.
Alors que conclure. Timide ? Pourquoi pas, …, mais ça confine à la connerie. J’en serais conscient, je saurais que si j’exprimais complètement ce qui bout en moi, ça ne changerait pas une fin négative, mais rendrait une fin positive encore plus belle … et je n’en ferais rien. Mais alors je serais un timide con.
Je rectifie. Je suis un timide con. Et très con. Dommage non !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire