31 décembre 2013

Exorable


Il était un fait inexorable. 2013 ne survivrait pas à cette journée. J’en venais aussi à me demander si j’allais moi-même y survivre. Je ne me sentais pas à ma place dans cette soirée. Véro virevoltait parmi les divers convives au bras de son nouvel ami. L’ambiance un brin surannée à mon goût ne me convenait pas. Je n’aurais pas dû être exorable. Je regardais ma montre. Minuit approchait. Envie de m’évader. Marrant ça, …, s’évader du 36 !
Mon téléphone vibra. L’icône de notification se mit à clignoter. « Help me ! T où ? ». Ça ne venait pas de Véro. Plus surprenant, ça émanait de Mytilda. Je composais son numéro. Rapide conversation. Rendez-vous au plus vite sur le pont des arts. Au bar je pris une bouteille de champ et deux flûtes. Enfilai mon manteau et prit la poudre d’escampette.

Vers minuit, je débouchais sur le pont. Le temps était couvert, mais il ne pleuvait pas. J’avisais un banc libre et pris place. 10 minutes plus tard, Mytilda me rejoignit. Sa soirée l’avait déprimée. Le rapprochement Mytilène-Valérie, bien que discret, lui retournait les entrailles. Cette idée de share-time, concept « Mytilènien », ne recevait pas l’entier accord de Mytilda. J’essayais de la rassurer, de minimiser sa peine. Mais à quoi bon. Je fis sauter le bouchon de la bouteille. Une Bollinger grande année 2002. On ne se refusait rien me dis-je. Je lui tendis une coupe qu’elle sirota en silence. Ce dernier fut annihilé à Minuit pile, quand les fêtards se mirent à hurler, les voitures à klaxonner. 2014 avait frappé à la porte et apparemment on lui avait ouvert. Les flûtes étaient vides. Je les remplis de nouveau.

- On trinque …
- A quoi, fit-elle désabusée
- A notre avenir, à 2014 …
- Tu crois à ces conneries ?
- Tu sais l’espoir fait vivre, non !
Je me mis debout et levai mon verre. Mytilda se redressa, nos verres vinrent se choquer doucement.
- Cul sec !
- Cul sec, répondis-je.
Une fois cela fait, nos regards se croisèrent et elle me prit dans ses bras. Je fis de même en refermant le cercle.
- Bonne année, dis-je en regardant notre dame au loin.
- Bonne année.
Nous restâmes un long instant ainsi. Puis nous revînmes sur le banc. Il restait du champ. Elle resservit nos verres. Et en silence nous contemplâmes la seine qui paisiblement s’écoulait. Sa tête se posa contre mon épaule. Mytilda cherchait un peu de réconfort. Il ne pleuvait toujours pas, mais la nuit allait sûrement être bien arrosée.
- T’en pense quoi du partage ?
- Sincèrement, …, et bien …


The End.


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30 décembre 2013

Fruition


Bilan de l’année : Euh pourrie …

Non c’est vrai, on ne peut pas dire que cette dernière m’ait porté au stade ultime de la fruition.
J’ai subis les foudres d’une clique ptériomorphe, Véro, ma dulcinée, enfin ex dulcinée, m’a quitté pour ce que l’on pourrait considérer comme un refus d’obstacle (On ne peut pas dire que ne pas vouloir se coltiner la meilleure amie en mode loose pendant ses vacances, soit du gros, gros obstacle !), puis pour un parasite pour enfin se retrouver dans les bras de Monsieur Assurances tous risques, le Commissaire Bébert, nouvel héros et héraut de la bonne nouvelle policière.

Et point culminant, j’avais fini par accepter de passer ma soirée du réveillon à la soirée du 36 quai des orfèvres. Véro dans une lubie propre à elle, voulait tellement que l’on reste proche, genre mon meilleur ami, qu’elle m’avait tanné comme une folle pour que je dise oui.

Bref … j’avais été faible, j’avais dit oui.

Au boulot, avec Mytilda on avait beaucoup parlé de l’affaire des Sifu … Elle était sur le cul. Elle n’avait rien vu venir. Elle me confia que son amie s’était en outre prise de compassion pour l’ex du tueur. Je fis le rapprochement avec la Mytilène dont m’avait parlé Véro l’autre jour. Intérieurement je me rendais compte que c’était là aussi un beau sac de nœud.
- Et tu passes où le réveillon ?
- Chez les flics … Véro m’a travaillé au corps pour que j’y aille …
En même temps je n’avais pas prévu grand-chose … Et toi ?
- Oh … comme chaque année avec les filles on se fait une night au palais de la moule, du côté des halles. C’est moule à volonté, champagne et soirée dansante, compagnie créole, Gilbert Montagné, etc. …, jusqu’au bout de la nuit !
- Fichtre … ça va zouker !
- Ouais … mais bon vu l’ambiance tendue du string en ce moment … Enfin on verra.
Ne travaillant pas le lendemain, lorsqu’elle partit je lui souhaitai un excellent réveillon.

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29 décembre 2013

Farrago


Les nouvelles s’amassaient devant moi. Ce farrago d’informations dont certaines m’étaient passées sous le nez comme ça l’air de rien, me faisaient passer pour le roi des nigauds. Du moins en avais-je l’impression.

Véro était rentrée chercher des affaires car elle allait s’installer chez son nouvel ami qu’elle avait rencontré depuis peu. Elle m’indiqua qu’il s’agissait du commissaire Bébert, celui que l’on voyait à la télé depuis quelques jours.
En discutant avec elle j’appris aussi qu’elle avait la connaissance de ma collègue Mytilda dans le club où elle venait de s’inscrire. Club conseillé par Valérie, ex du meurtrier Billy Bob, qu’elle avait connu l’été dernier lors de notre séparation tandis qu’elle fréquentait un certain Joao Pedro. D’ailleurs elle me dit qu’elle suspectait de plus en plus fortement Valérie de trouver quelques plaisir charnelles à la fréquentation de la gente féminine du club. « Merde » me dis-je, elle va finir par faire partie de la clique. Toujours d’après le ressenti de Véro, elle était au moins à voile et à vapeur si elle en croyait le petit éclair de jalousie ayant traversé ses yeux lorsqu'elle lui avait annoncé pour Bébert et elle.

Nous parlâmes de choses et d’autres. J’étais toujours abasourdi au point que je faillis oublier de lui parler de l’arme que j’avais récupérer un soir dans une poubelle près de chez Valérie. Elle appela son ami commissaire qui l’attendait en bas de l’immeuble. Ce dernier tout en me félicitant du soin que j’avais apporté à ne pas y avoir laissé de traces me sermonna de ne pas l’avoir ramené plus tôt à la police. 20 minutes plus tard, des policiers arrivèrent. Je fus prié de les suivre afin de faire une déposition. J’accusais le coup et ne pus prononcer la moindre objection.
 

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28 décembre 2013

Datisme


Ça tournait en boucle. A la télévision, à la radio. Même les flux RSS ne semblaient se connecter que pour ça. La nouvelle répétée à l’infini finissait par faire mal au crâne devant tant de datisme.

Bref il y avait eu un énorme coup de filet du côté de Lyon. Deux immenses organisations criminelles, avec un goût prononcé pour les trafics de stupéfiants, venaient d’être démantelées. L’une d’elle avait son QG dans la banlieue nord, tandis que l’autre organisait ses trafics sous couvert d’un club d’un art martial pseudo révolutionnaire. Un certain commissaire Bébert, à l’instar de la nouvelle elle-même, passait en boucle.

Vers midi, j’eu la surprise de voir en arrière-plan Véro, Valérie ainsi que d’autres membres du club auquel Véro venait d’adhérer. Je crû même discerner furtivement Mytilda.
Ce coup de filet avait trouvé son origine dans l’arrestation d’un certain Norbet Trippou, dit Billy Bob. Soupçonné de l’assassinat d’un des Maîtres du club d’art marti
al, il avait été interpellé il y a quelques jours, et chance pour la police, avec des membres d’une bande de la banlieue nord venue pour soit le supprimer, soit le soustraire à la police, cela reste à déterminer.
Toujours est-il  que lors des gardes à vues, des langues s’étaient déliées et une nouvelle bande, en plus de la première, put aussi être mise en cause.  Leur Chef, Sifu 1er était aujourd’hui en fuite et faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international.

J’étais sur le cul (Ok, j’étais assis sur le canapé, c’était moins dangereux pour mon arrière train !). Ebahi par tout ce que j’apprenais. J’éteignis la télé et essayai de joindre Véro. Peine perdue, je tombais invariablement sur la boîte vocale. Je pris ma veste et sortis prendre l’air.


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27 décembre 2013

Préliber


Vendredi matin je prenais enfin connaissance du SMS reçu deux jours plus tôt. C’était Mytilda. « Etonnant » me dis-je.
Il était sobre et son contenu un brin surprenant : « Coucou, qu’est-ce que tu fais ».

Je ne savais trop quoi en penser. En plus répondre deux jours après … hein !
Bref je remis mon portable dans ma poche, saisi mon manteau et prit la route du boulot.

A peine arrivé, je vis que Mytilda me jetait un regard noir alors que j’allumais mon ordinateur. Elle me fit signe de venir à la machine à café. Le temps de saisir mon mot de passe et d’ouvrir les programmes utiles, je l’y rejoignis.

- Alors tu réponds jamais abruti ?
- Hein … ah le texto … Excuse j’étais à l’ouest …
- Ouais ben c’n’est pas une raison. On répond !
- Oui … j’l’ai pas fait … désolé si ça t’as heurté …
- Pffufff … non il me faut plus que ça ! De toutes manières niveau « heurtage » t’as de la marge par rapport à ce que je prends en ce moment …
- Ah des soucis …
- Oui … une idée du partage qui finalement ne me plait pas …
Elle avait les yeux rougis.
- Tu dors bien en ce moment ?
- Pourquoi ?
- J’sais pas, t’as l’air crevé.
- Ouais … le canapé.
- Ah … je connais ce syndrome. Je crois qu’en la matière, je fus l’un des pionniers à préliber la chose !
- A quoi …
- Ben à goûter la chose …
- T’ain tu fais chier avec tes mots à la con !
- Ok … Bon tu vas te décider à m’expliquer tes problèmes !
Regarde, moi je t’ai bien fait un topo sur mon couple … enfin feu mon couple …
- Ouais … on verra … quand tu commenceras à répondre à mes sms !
Je finis mon expresso sur des banalités et nous regagnâmes nos postes. Je tapais un texto vite fait. Le téléphone de Mytilda vibra.

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26 décembre 2013

Brandiller


Je venais à peine de sortir du bain, quand on sonna à la porte. Vêtu d’un peignoir multicolores de chez Ikea, une des ténues les plus adéquates qui soit pour aller ouvrir la porte à d’éventuels inconnus, je scrutais par le judas qui pouvait bien sonner. C’était une de mes voisines. Abby.
- Bonjour, vous désirez, fis-je en ouvrant la porte ?
- Bonjour … fit-elle embarrassée.
Mon ami et moi-même nous nous demandions si vous étiez seul ?
Je me revois brandiller de la tête … ce qui fait que l’on ne pouvait réellement savoir si c’était oui ou non. Abby eut un rictus de perplexité au coin de l’œil qui m’indiqua que ma manière de répondre était peu claire.
- Euh non … euh oui je suis seul … Pourquoi ?
- Bien voilà, mon ami et moi n’avons pas de famille et en ce jour de fête nous aimerions ne pas dîner en tête à tête … Alors si ça vous dis, nous serions vraiment ravi de vous avoir comme invité.
- Oh … c’est très gentil, mais vraiment ça me gêne !
- Mais non, il ne faut pas … Et puis ça nous permettra de faire connaissance entre voisins. C’est vrai on se parle à peine lorsque l’on se croise …
- Vous êtes sûr …
- Mais oui … dites oui !
Je n’avais pas envie de refuser. Elle et Johnny formaient un joli couple bien sympathique.
- Je me change et j’arrive.
- Parfait … nous sommes au 13.
- Oui merci, je ne savais plus trop …
- Et bien on dit dans 30 minutes.
Sur ce … nous nous séparâmes. 30 minutes plus tard je sonnais à l’appartement 13.

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25 décembre 2013

Sade


Noël. Véro était partie passer la journée dans sa famille. Évidemment sans moi, histoire de bien marquer nos nouvelles frontières. J’avais réveillonné seul. J’avais bu un Gewurztraminer vendanges tardives et m’étais laissé envahir par une douce saudade.

La veille, Mytilda avait été absente. Elle n’était pas encore remise de sa nuit « prise de becs ». Bref à part m’épancher sur moi-même, je n’avais pas grand-chose à faire en ce jour.

Bébert lui, avait dû annuler une visite en province. Les écoutes mises en place auprès du gang des Sifu et de la bande du Nord avaient fait mouche. Le dénommé Billy Bob avait a priori été logé du côté de Lyon. Ce n’était pas très précis. Un certain Rachid avait été appelé par le chef de la bande du Nord afin d’établir une surveillance de Norbert Trippou. Bébert et Patfol’ étaient donc sur le pied de guerre depuis cette nuit et avaient eux-mêmes mis en place une surveillance du dit Rachid. Bébert, dans cette effervescence était bizarrement sade. En fait tout allait bien pour lui ces derniers temps …

Mon téléphone émit le signal de notification d’un SMS. Pas vraiment envie de lire ce dernier. Je verrais ça après un bon bain chaud. J’avais besoin de me détendre. Je pris l’enceinte Bluetooth et partis faire couler le bain ...

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24 décembre 2013

Équanime


L’équation était toujours la même pour p’tit Freddo : Retrouver Billy Bob.
Dans le cas inverse, l’ire de Brahim pourrait bien lui retomber sur la gueule. Et ça, il ne le souhaitait pas trop.
P’tit Freddo en était là de ses réflexions, quand Paulo le rejoignit.

- Tu ne devineras pas la nouvelle !
- Ben dis la bâtard …
- Eh … tranquille chacal …
- Allez crache !
- Ben on a localisé Billy Bob !
- Putain, mais c’est Noël …
- Ouais …
- Et il est où le baltringue ?
- A Lyon !
- Et tu tiens l’info d’où ? c’est sûr ?
- C’est Rachid … un ancien du coin. C’est du 100% sûr.

P’tit Freddo prit les infos complémentaires et descendit au bureau de Brahim. Il pénétra dans la cave.
Brahim l’accueillit. Il était d’humeur équanime. Ces derniers jours il était stressé et insupportable.

- Alors … On en est où avant que je chope l’un d’entre vous pour faire un carton !
- A’y’est chef … on l’a logé !
- C’est vrai ? Et où ?
- A Lyon. Il se planque dans un box.
- Prépare la voiture … on part cette nuit.
- On prend qui ?
- On y va à deux … ça suffira. Crois-moi, il va filer droit quand je vais lui mettre le grappin dessus …

Brahim se fit expliquer comment ils avaient repérer le fuyard. Il décida d’appeler Rachid afin de faire surveiller Billy Bob au cas où ce dernier viendrait à vouloir changer d’air.

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23 décembre 2013

Rocambole


Au boulot, l’humeur de Mytilda restait constante. Dans le maussade. J’avais beau essayer de plaisanter, de me montrer plus agréable qu’à l’accoutumé, rien ne semblait la dérider ces derniers temps.

De mon côté, Véro m’avait remis sur les rails de la séparation. Il n’était plus question que je puisse rejouer dans les parages de son entrefesson. Cependant, la déception fût moindre que l’été dernier. Certes je reçu une claque, mais elle ne me laissa pas à terre. Juste assis sur le canapé.
Et puis Véro y avait mis les formes. Elle voulait vraiment que nous restions proches. Elle n’avait rien à me reprocher. Elle avait déconné cet été et regrettait que je fusse celui qui payait les pots cassés. Elle pleura beaucoup. Moi aussi. Nous finîmes dans les bras l’un de l’autre, les yeux rougis.

Mytilda de son côté trouvait que la plaisanterie « Mytilène et Valérie » avait assez durée sans qu’elle n’intervienne. Elle trouvait que la situation faisait un peu rocambole. Alors quand Mytilène daigna rentrer dont on sait où, elle lui fit une scène. Mytilène lui expliqua qu’elle faisait ce qu’elle voulait. Qu’elle ne lui avait surtout pas juré l’exclusivité. Mytilda s’emporta encore plus.
Chacune campant sur ses positions, la diatribe finit aux aurores et Mytilda se retrouva à pieuter sur le canapé.

Bref, le lendemain au boulot, je ne pus faire que le constat d'une situation qui ne s’était pas améliorée. Elle ne voulait toujours pas en parler, même si elle venait de moins en moins réticente aux pauses café/Thé que je lui proposais. Nous y discutions de la vie en générale, et j’inventais des histoires absolument absurdes dans lesquelles elle se laissait aller. Je me disais que si elle pouvait oublier ses malheurs 5 minutes, c’était déjà ça de gagner. En plus j’oubliais par la même les miens.    

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22 décembre 2013

Domesticisme


Billy Bob n’avait jamais été un adepte du domesticisme. Il était plutôt rebelle à toute autorité. Et ce n’était pas à son âge qu’il allait changer. Peut-être que s’il avait été un peu plus clairvoyant aurait-il pu s’apercevoir qu’il était tout de même sous le joug de sa connerie.

Apparemment il ne retenait pas vraiment les leçons. Il continuait à fréquenter les bars la nuit. Il buvait et dépensait ce que ses menus larcins lui rapportaient. Il s’enferrait dans la situation. Et manque de bol pour lui, il finit par s’arrêter dans un bar où le patron le reconnu. Ce dernier ne dit rien et demanda discrètement à un type à la mine patibulaire (mais presque … je sais c’est vieux comme le monde !) de le suivre quand il partirait afin de savoir où il créchait.

Le patron du bar, ancien membre de la bande de Brahim avait épousé une lyonnaise et était venu s’installer ici. Il avait ouvert un bar, tout en faisant toujours parti du réseau. Il avait été averti qu’on recherchait Billy Bob du côté de la capitale. Par chance Billy Bob ne l’avait pas remis. Trop alcoolisé peut-être se dit-il !

Billy Bob régla rubis sur l’ongle ses consommations et prit le chemin du retour. Il ne s’aperçut pas qu’une ombre le suivait au loin.

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21 décembre 2013

Fanfreluche


Il était près de midi quand les filles ressortirent du commissariat.
Mytilène leur proposa d’aller boire un verre avant d’aller peut-être manger un truc. Véro n’était pas hyper emballée par la proposition. Elle regarda sa montre tout en réfléchissant. Elle allait couper la boire en deux. Elle finit par répondre qu’elle prendrait bien un verre avec elles, mais qu’elle ne pourrait restait déjeuner.

Bébert était content. Les jeunes femmes s’étaient montrées ouvertes et disponibles. Elles n’avaient pas pris l’affaire pour une fanfreluche. Même si pour cette Valérie la page Norbert Trippou, alias Billy Bob, était tournée, elle s’était évertuée à se rappeler tout ce qu’elle pouvait sur ce fifrelin.
Et lorsqu’il lui montra le porte clé aux initiales « BB », elle confirma que Billy Bob avait bien le même.
Et quand il lui indiqua qu’il avait été retrouvé sur le parking de la salle de sport, elle se rappela cette soirée où il y a quelques semaines, Billy Bob au retour d’une sortie s’était arrêté non loin de la salle et avait disparu 10 minutes en la laissant seule dans le véhicule. Bébert lui soumit une date. Elle acquiesça. Mon dieu, elle avait partagé la vie d’un tueur, d’un bandit.

Au bar Mytilène réconfortait Valérie qui avait du mal récupérer de tout ce qu’elle avait appris. Elles trinquèrent et burent à l’avenir afin d’essayer de faire un premier pas sur un nouveau chapitre de leur histoire. Véro regarda l’heure et prit congé. Elle avait un rendez-vous.

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20 décembre 2013

Croquignole


Norbert (Pas Trippou hein … mais le pseudo garde du corps de Brahim !!! Faut suivre …) appela Brahim pour faire son compte rendu quotidien.
- Alors, on en est où ?
- Elle est au poste de police.
- Hein … pourquoi ?
- J’en sais rien. Y’a un condé qu’est passé la voir à la salle de sport. Il leurs a posé des questions et montré une photo ?
- Mais de qui !
- Ben … j’ai essayé de voir avec une des filles vite fait alors qu’elles s’apprêtaient à partir au restaurant.
- Oui abrège … qu’est-ce qu’il y avait sur la photo ?
- Ben un certain Norbert Trippou … j’connais personne de ce nom !
- Merde …
- Norbert tu me la lâches pas … tu lui colles au cul !
- Oui chef …

Brahim qui connaissait le véritable état civil de Billy Bob constata que la flicaille avait fait le lien avec Billy Bob. Ça l’emmerdait. S’ils venaient à mettre la main sur l’autre connard, il pourrait remonter jusqu’à lui. Il devait à tout prix mettre la main sur cette crevure avant les keufs.

Il appela p’tit freddo qui entra dans son bureau.

- Approche tête d’œuf …
- Mais chef j’ai rien fait …

Brahim lui fila une croquignole … en lui reprochant de ne pas avoir encore retrouvé Billy Bob.

- Et ils en sont où les Sifu ?
- Comme nous … ils sont à la rue les baltringues !
- Ouais ben t'vante pas … et t’as intérêt à lui mettre le grappin dessus en 1er si tu veux pas qu’il t’arrive des bricoles …
Allez dégage …

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19 décembre 2013

Pourpenser


Véro rentra tard. Elle venait de s’inscrire dans un club de self défense. Peut-être qu’un peu de sport calmerait ses interrogations, ses angoisses. J’étais déjà pieuter et elle se glissa dans le lit et se tourna de son côté.

Le lendemain, sans que je ne lui demande rien, elle me fit le compte rendu de sa soirée. Ses retrouvailles avec Valérie, son 1er cours et surtout cet inspecteur qui était venu les interroger sur un type dont elle ne connaissait apparemment rien à l’annonce de son nom. Cependant à la vision de sa photo, elle avait immédiatement reconnu Billy Bob, l’ex de Valérie ! 

- Ben tu sais, l’autre cowboy !

Je ne relevais pas, histoire de ne pas remettre sur le tapis qu’à l’époque elle batifolait dans les bras d’un autre. Par contre je l’avais vu une fois l’autre cowboy. J’avais même un souvenir du garçon plutôt glacial. Un revolver retrouvé dans une poubelle. Apparemment Valérie n’était plus avec. Pour une fois ce n’était pas une vilaine chose.

- Bon, faut que je me dépêche, y’a Mytilène qui va passer me chercher.
- Ah … c’est qui et pour quoi faire ?
- Oh … c’est une des filles du cours. Je crois qu’elle et Valérie … enfin, ce n’est qu’un pressentiment …
- Ah pour une nouvelle c’est une nouvelle … Et tu vas faire quoi ?

Elle m’expliqua qu’elle était convoquée au commissariat au sujet de Billy Bob qui était soupçonné de meurtre. Un truc de dingue me dit-elle.
Son téléphone sonna. Mytilène l’attendait en bas. Elle me claqua une bise et partit rapidement. Elle s’était bien apprêtée pour une déposition me dis-je. Puis je me mis à pourpenser sur ce que je venais d’apprendre en reliant cela au revolver …


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18 décembre 2013

Boursiller


Bébert prit par une nouvelle affaire n’avait pu se retourner à la salle de sport. Cependant le lendemain, il arriva pour la fin du cours du soir.

Il s’installa à la sortie de la salle en attendant la sortie des adhérents. Il avisa une bande de femmes qui se dirigeait vers les véhicules sur le parking.

- Bonjour Mesdames, Commissaire Bébert.
- Ah oui je vous reconnais … vous enquêtais sur le meurtre de Sifu 25 !
- Tout à fait …
- Et vous venez pour quoi ?
- Nous avons peut-être un début de piste … connaissez-vous un certain Robert Trippou ?
- Non ça me dit rien … Et vous les filles ?

Robert scruta ces dernières, quand soudain il reconnut la brune de la veille.

- Et vous Madame …, fit-il en interrogeant cette dernière
- Mademoiselle … Véro pour les intimes …
- Charmante …
- Certainement, par contre c’est mon premier cours et je ne connais pas de Norbert Trippou

Les autres filles qui avaient commencé à boursiller afin de payer le restaurant à Valérie dont c’était l’anniversaire ce jour, répondirent tout autant par la négative.
En désespoir de cause Bébert sorti la photo … et la montra tour à tour aux filles présentes. Soudain, quand vînt le tour de Valérie cette dernière s’exclama :

- Ô l’enculé … C’est Billy Bob … mon ex !
- Pardons madame, vous connaissez cet individu ?
- Mais oui pour mon plus grand malheur … Véro viens voir !

Véro s’approcha et confirma les dires de Valérie. Bébert leur demanda si elle pouvait passer le lendemain au commissariat, ne voulant pas gâcher la soirée d’anniversaire de ces dernières.

- Pas de problème commissaire, je vous les amènerais, je n’ai pas grand-chose à faire demain !
- Et vous êtes !
- Mytilène.
- Et bien je vous en remercie Madame …
- Mademoiselle commissaire … Si on peut aider la police …

Bébert prit congé non sans un regard appuyer envers la dénommée Véro, avec qui il ressentait un truc étrange. 

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17 décembre 2013

Roquentin


Patfol’ avait enclenché la machine. Il avait émis un avis de recherche concernant le dénommé Norbert Trippou. Une photo et une description sommaire de la réquisition. Pour l’instant il n’était recherché uniquement qu’en qualité de témoin. Les preuves pour autre chose manquaient cruellement.

Bébert revînt de la salle. Etonnamment guilleret releva patfol’. Il ne chercha cependant pas plus loin, mettant cela sur le compte qu’il y avait une piste sérieuse.

Du côté de Lyon, la description de Norbert tomba sur les écrans de chaque poste de police. Norbert de son côté regardait la télé au fond de son box à l’aide d’un casque afin que personne ne puisse entendre. Rouge chaton avait bien installé le truc. Billy Bob louait ce petit brin de bonne femme. C’est une gonzesse comme ça qu’il lui aurait fallu se dit-il. Quoiqu’un brin trop rebelle par moment à son goût. Il zappa et tomba sur c’te baltringue de Stéphane Bern : « Regardez-moi c’te trogne de Du Guesclin … pfuuffff ». N’empêche qu’il continua à regarder l’émission.

De mon côté, Mytilda était finalement venu boire un café, tout en me prévenant que si c’était pour faire mon roquentin, je m’en mordrais les doigts, si ce n’est plus. Prévenu, je m’étais contenté de l’écouter parler de ses problèmes personnels. Enfin pas dans le détail. Jusque, dans la moule team, tout n’était pas tout rose tous les jours. Elle me parla de mauvaises vibrations, de karmas obscurs et autres images peu reluisantes. Je compatissais avec elle, en lui indiquant de mon côté que je connaissais une situation analogue.
- Anal quoi ?
- Analogue … hein … ah ouais … identique, pareil !
- Ben prend-moi pour une conne, c’est juste que j’avais pas entendu …
- Ok … ok … t’énerve pas …

Effectivement, elle était sur les nerfs.

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16 décembre 2013

Autrice


« Ô triste suis-je
Ma belle fait grise mine
Que cette fleur élimine
Ce malheur, ce vertige »

Tout en déposant un dessin de rose digne d’un enfant de trois ans (L’auteur n’a on ne sait trop pourquoi, jamais su développer le moindre talent de dessinateur !) sur son clavier, je déclamais ce vers à Mytilda qui faisait pour le coup plus que grise mine (Après y’a quoi … noire mine ?), histoire de détendre l’atmosphère.
Elle releva la tête. Je sentis que j’étais à deux doigts de me prendre une manchette directe à la carotide, mais l’éclair de colère se dissipa rapidement de son iris.

- Dégage !
Fais pas chier, c’est pas le moment …
- Ah … et ça serait quand le moment ?
- J’ai dit dégage
- Ça j’ai compris … mais avant de le faire j’aimerai savoir si tu veux prendre un café tout à l’heure …
- Qu’est-ce que ça peut te foutre …
- Ben juste de savoir si nous pourrions prendre un café, histoire de relâcher un peu nos chakras !
- Oui ben … dégage …
- Bon on dit 15 H 15 !

Je n’attendis pas la réponse. Je pris mon bloc et partis pour ma réunion.
Après mon départ Mytilda prit le dessin, et telle une autrice, une poétesse, recopia quelques lignes à son dos avant de le ranger dans son tiroir.


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15 décembre 2013

Tancer


Billy Bob n’était pas sérieux. En mode « planqué », où par définition il fallait le moins possible se faire remarquer, il y était tout de même parvenu dans un des troquets qu’il fréquentait. Chargé comme une mule, les yeux rouge débordants d’alcool, il s’était vertement fait tancer par le tenancier, avant de se faire expulser manu-militari. Il avait gueulé comme un putois sur le trottoir. Tellement que les voisins, excédés, avaient fini par appeler la police.

Par chance, un dernier instinct de survie avait poussé Billy Bob à disparaître des parages juste avant l’arrivée des condés. Cependant, une main courante et une brève description de l’individu fut faîte auprès de la maréchaussée.

Le lendemain, Bébert était de retour à la salle de sport. Il voulait savoir si quelqu’un connaissait ce Norbert Trippou. Au premier abord personne ne semblait connaître une personne répondant à ce pédigrée. Il était 14 H. Il indiqua qu’il repasserait dans la soirée afin de voir les adhérents venant à ces horaires. En sortant il croisa une jolie brune. Ils se dévisagèrent.
Bébert ne put s’empêcher de demander si elle connaissait un certain Norbert Trippou. Elle répondit que c’était la première fois qu’elle venait dans ce club afin de se renseigner sur l’inscription et que non, elle ne connaissait nul Norbert Trippou.
Il lui sourit et elle lui retourna un magnifique sourire. Bébert rougit un peu, fit demi-tour et reprit la route du commissariat.


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14 décembre 2013

Aménité


Malgré la mise au point de Véro, je faisais en sorte de faire preuve d’aménité envers elle. Cependant, il apparaissait de plus en plus évident que quelque chose avait profondément changé en elle. Comme si elle ne savait plus trop ce qu’elle voulait, tout en sachant apparemment ce qu’elle ne voulait pas.

Bref un jour tout était au mieux dans le plus parfait des mondes, quand le lendemain nous frisions la fin de celui-ci. Enfin, mon moral n’était pas forcément au beau fixe.

Hier nous étions allés rendre visite à ses parents du côté de Patecrû. Ça faisait une éternité qu’elle ne s’y était rendue, et elle était toute heureuse d’y être. Mon retour en grâce, enfin à temps partiel, ne fût pas abordé. Je la laissais à sa joie. Cette journée fut tranquille et j’aurais aimé que le temps suspende son vol à cet instant.

Hélas, le fourbe n’en fit rien. Dès le lendemain, Miss Jekyll était redevenue Miss Hyde. Elle me fit une crise sur le non-sens de son existence. Que j’étais trop bien pour elle, et qu’elle devait trouver une nouvelle voie. Que nous nous gâchions mutuellement l’existence. Cependant dans la soirée, elle se reprit un peu et nous eûmes un agréable dîner. La nuit fut elle aussi chaleureuse.

Le lendemain, Mytilda arriva dans un état de furie …

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13 décembre 2013

Encan


Abby avait cru voir son ancienne voisine qui prenait l’ascenseur de l’immeuble. Elle redoutait que son voisin puisse dans un futur plus ou moins proche en souffrir. Elle n’avait rien contre elle, mais si cette histoire venait à être soumise à l’encan, elle ne mettrait pas un kopeck dessus. Elle regrettait de devoir avouer cela, mais elle ne le sentait pas.

Johnny fut d’ailleurs de son avis. Leur voisin allait sûrement au-devant d’une situation qui finirait tout ou tard mal. Il vint s’asseoir près d’Abby. Elle se jeta à son cou en l’embrassant.

Du côté de Lyon, Billy Bob se terrait dans sa planque. Il sortait la nuit pour se dégourdir les jambes, pour aller dans des troquets obscurs boire des coups et s’autorisait un coup ou deux pour que sa cagnotte ne fondent pas comme neige au soleil.

Plus au nord, dans une cave servant d’office, Brahim écoutait Norbert faire son rapport sur la surveillance de Valérie. Apparemment elle suivait des cours de self défense avec une bande de morues. Et le plus étonnant c’était que c’était dans le club de feu Sifu 25. Brahim se demanda si cela tenait du pur hasard ou si cette gonzesse suivait une piste. Il ordonna à Norbert que l’on continue à la suivre de près. De très près même.

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12 décembre 2013

Craquerie


Bébert était en train d’interroger un pickpocket.

- Alors comme ça t’étais chez toi hier !
- J’vous jure m’sieur le commissaire. Whalla sur le coran de la mèque, j’ai pas bougé de chez moi !
- Arrêtes de me raconter des craqueries !
- Des quoi ?
- Des cracks si tu préfères …
- Mais j’vous jure commissaire !
- Ne jure pas … sinon tu vas crever sur le champ … Et ça, c’est ton sosie peut être ?

Bébert mit sous le nez du jeune homme son portrait en gros plan dans une rame du métro.

- Et je te fais grâce de la vidéo qui va avec où tu fais le sac de la jeune fille devant toi !
- Mais c’est fou cette ressemblance commissaire … on dirait moi !
- Mais parce que c’est toi … Regarde-toi, t’es exactement habillé comme lui !!!
- Il est fort … il s’habille même comme moi !
- Bon … écoutes, tu m’saoules, t’expliquera ça au juge, tu vas voir c’est un marrant.

Sur ce, Bébert indiqua au brigadier de remmener l’énergumène en cellule en attendant l’avis du juge.
Patfol’ entra dans le bureau alors que le jeune continuait à nier l’évidence.

- M’sieur, regardez … moi j’suis beau gosse … lui c’est un baltringue … Eh m’sieur …

La voix se perdit au fond du couloir. Patfol’ prit la parole :

- Du nouveau chef, on a peut être une piste avec l’empreinte partielle du porte-clefs
- Ah ... enfin une bonne nouvelle …
- Ouais … Il y a quelques jours, il y a eu un cambriolage en province. Les empreintes n’avaient rien révélé dans notre base. Par contre le gars de la gendarmerie les a passées à Interpol …
- Ah … joli, perfectionniste le petit !
- Et bingo … on a une touche. Un dénommé Norbert Trippou.
- Connais pas …
- Une petite frappe apparemment … Il s’est fait chopper en Bolivie et en Colombie pour trafic de stup … D’ailleurs il y est recherché depuis son évasion !
- Ça cadrerait pas mal avec notre affaire …

Albert consulta sa montre. il était l'heure de déjeuner. Tout à sa joie, il invita son adjoint.


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