27 décembre 2007

L'homme heureux !


Connais tu l’homme heureux.
Connais tu celui qui n’a rien, mais possède tout.
Connais tu cet ermite qui pourtant est l’image de l’Amour.

Moi, je ne le connais pas. Probablement que je ne le connaîtrais jamais. Jamais !

Je ne suis pas heureux. Mais le malheur, je ne préfère pas le rencontrer. Alors ne suis-je réellement pas heureux ?
Je n’ai pas rien. Mais en réfléchissant bien, finalement, ce que je possède ce n’est rien.
Je suis l’antithèse de l’Amour. Non pas que je n’ai pas d’amour ou que je n’en reçoive pas, mais je ne sais pas le donner et encore moins le voir et le recevoir.

Connais tu l’homme heureux.

[…]

Connais tu l’homme heureux.

Moi je ne le connais pas. Mais peut être … je dis bien peut être … cet homme là … n’est pas si loin que ça.

Peut être.

14 novembre 2007

Natacha III

Natacha se tenait derrière le mur. Elle entendait le bruit des bottes au loin. Elle savait qu’il fallait qu’elle s’éloigne le plus rapidement possible. Ses maudits chiens, à coup sûr, allaient la flairer dans les 5 minutes.

Elle bénit ses talons d’avoir fait crisser la fonte de la plaque d’égout sous ses pieds. Sans faire aucun bruit elle déplaça la plaque. Se glissa par l’ouverture, puis remis la plaque en place.
Mon dieu, le général allait devoir se surpasser pour la rembourser de tout ceci. Les cosaques pouvaient bien attaquer, il devrait passer à la caisse, le général.

Au bout d’un quart d’heure, elle s’aperçut qu’elle devait avoir deux gardes à ses trousses. Quand elle s’arrêtait, elle pouvait entendre leurs pas lourds dans l’eau nauséabonde dans laquelle, ils et elle se déplaçaient. Il allait falloir s’en débarrasser. Elle se hissa dans un conduit de sortie de telle sorte que dans le couloir de l’égout en dessous, on ne puisse l’apercevoir. Le bruit des pas se rapprochait rapidement. Elle vérifia son arme, et le silencieux. Deux petits « pop » silencieux se firent entendre. Les deux corps s’écroulèrent 5 mètres plus loin.

Natacha se recoiffa, et reprit sa progression. D’après ses souvenirs des plans, elle en aurait pour deux heures de marche. Le camarade Nicoskov devait attendre à la sortie.

Le lendemain, le traître Miraleiv, reçut la visite d’une ravissante brune qui venait installer une nouvelle antenne de télévision. Il ne sut pas vraiment comment, et il ne le saurait jamais, mais il se retrouva avec ce fichu câble d’antenne autour du cou. Un voile rouge passa devant son regard, et la dernière chose que son âme pu voir, fut l’image de sa télévision. Elle était nette.

Natacha se détendit et se servit un verre dans le bar. Ce fourbe de Miraleiv s’y connaissait en alcool provenant de peuples décadents. Le général devait passer la chercher dans 5 minutes. Les cosaques avaient tenté d’attaquer, mais avaient été déjoués. Elle finit son verre et sortit. Le général lui ouvrit la porte, et Natacha s’engouffra dans la berline noire. La maison de Miraleiv s’embrasa soudainement alors que la voiture disparaissait au bout de l’avenue.

10 octobre 2007

Si tu savais


Si tu savais ô combien,
Si tu savais, par poignet
Sûrement tu m’en jetterais
De ces pierres de rien
(De ces pierres de rien)

A ton courroux ainsi livré
Mon corps se meurtrirait en son sein
Sous le joug de tes jets
De ton ire tel le crachin
(De ton ire tel le crachin)

De ta mitraille mon corps fouetté
Se retrouverait entier grêlé
Se retrouverait de toi si loin
Si tu savais ô combien
(Si tu savais ô combien)

Ô combien est mon chagrin
Quand dans tes yeux je ne vois rien
Et des miens lentement s’écouler
Ces perles un rien argentées
(Ces perles un rien argentées)

Si tu savais ô combien,
P’t’être que ça ne changerait rien
(Ça ne changerait rien …)



© 07/2007 by Babou

08 septembre 2007

A Dieu


Le téléphone vibra sur la table du café. La main s’empara de l’objet et le porta à son oreille.


- Oui …
- Salut … enfin … avec ce que j’ai à te dire … ça va être plutôt adieu …
- Hein … qu’est ce que tu racontes … je ne comprends rien à ce que tu dis … T’es sûr que ça va …
- Oh … aussi bien qu’on pourrait l’être dans un pareil instant …
- Je comprends vraiment rien … tu peux pas être plus clair …
- Oui … je peux … Je m’en vais … enfin … pour être plus précis … je pense que nous ne nous reverrons pas de sitôt.
- Qu’est ce que tu racontes …
- Rien que ce que je vais faire à compter d’aujourd’hui … Vivre seul … de mon côté … Je t’aime plus que tout … mais … la réciproque n’étant pas en toi … je vais aller me consumer seul …
- Tu ne peux pas me faire ça …
- Et comment je vais pouvoir … Tu vois … quand on déconnait sur ma pseudo jalousie … les pseudos cornes qui me poussaient à chaque incartade buccale de ta personne, voire plus si affinités, …, je crois que c’était un peu réel pour moi … même que parfois plus que d’autres …
- Mais nous ne sommes qu’amis … tu es mon meilleur ami … Tu ne peux pas …
- Je ne peux pas quoi ? … T’aimer … ben je le prends ce droit … je le prends … Et je m’en vais … je te laisse …
- C’est dégueulasse … je n’ai rien fait …
- C’est tout à fait ça … tu n’as rien fait … je n’ai jamais dit le contraire.
- Et tu crois que je vais acquiescer … comme ça …
- Oui …
- Ben non … je ne suis pas d’accord … j’ai besoin de toi moi …
- Pas autant que moi … excuse moi pour cet humour douteux … mais c’est vrai … En fait je ne peux continuer comme ça … être l’épaule charitable du meilleur ami … ça ne peut marcher que si je ne t’aimais pas … hélas avec le temps … enfin tu vois …
- Oui … mais non … je … je suis pas d’accord …
- T’inquiètes … ça n’va pas changer grand-chose … juste que je ne serais plus là … Franchement je ne suis pas du genre « un seul être vous manque et plus rien n’est pareil … » … hein … ça c’est réservé pour l’homme de sa vie … la femme de sa vie …
- C’est n’importe quoi ce que tu dis … tu comptes beaucoup …
- On l’a déjà dit … mais la balance est déséquilibrée … et je crains de ne plus pouvoir le supporter … Alors … comprends-moi … il vaut mieux que je tire ma révérence …
- On en reparle demain …
- C’est ça … je sens que ton rencart arrive …
- Mumh … mumh …
- Alors adieu …
- Oui … on en reparle demain …
- C’est ça … ah … je change de numéro ce soir.


Et il raccrocha … La main mis le téléphone devant les yeux … les yeux fixèrent l’écran … et le nom du correspondant disparu à la mise en veille. Elle replia le téléphone et sourit à l’homme qui venait de s’asseoir.

16 août 2007

Ou comment j’ai oublié de t’épouser !


Printemps 2027. Sur les bords du Lac Mälar du coté d'Uppsala, je marche les pieds dans l’eau. Les moustiques qui quarante ans plus tôt m’avaient fait éventuellement passer pour le roi de la vantardise en ayant fait doubler le volume de mes chevilles, ne me font plus rien.
Tu vois mon amour, je me suis acclimaté.
Le teint pâle déjà mien est devenu encore plus livide.
Non vraiment, mon amour, il n’y a pas à dire, je me suis bien acclimaté.

En fait le seul problème, ô mon aimée, mon adorée … c’est que dès la première nuit j’ai perdu ta trace. Connement, comme ça. Un excès de timidité on ne peut plus coutumier pour moi.
En plus, avoue, que tu n’y a pas mis du tien … tu ne t’es même pas élancée derrière moi, lorsque de toi je m’éloignai par travers bois sur ce petit sentier nous ayant conduit dans la cabane au fond du Jardin.

Effectivement, dit comme ça, on pourrait penser que nous étions allés aux toilettes. Mais il n’en était rien. Comment sauraient t’ils, ces êtres à l’esprit mal placé (si … quand même un peu … avouez !!!), que tu disposais de ta chambrée dans cette petite cabane. Cette cabane à la bonne odeur de bois, à la limite du bois donc (ben ouais, …, faut suivre !).

De cette nuit que reste t’il. Des conversations à n’en plus finir, tes efforts pour caser les deux trois mots de français que tu savais. Je rendrais éternellement grâce à cette fameuse Lady … Marmelade, pour te les avoir soufflés Charlotta.

Hélas cet éphémère a pour seul inconvénient de rester gravé dans ma mémoire. Dans sa plus belle partie de stockage, je te rassure mon aimée.
Et me voilà, quasiment 40 ans plus tard à roder sur les bords de ce lac, où par une si courte nuit d’été (ah la proximité du cercle polaire !) mon amour, je crois que j’ai un peu oublié de t’épouser.

N’est ce pas un brin ballot ma bien aimée. N’est ce pas un peu cliché d’être là à revoir ton image qui jamais ne fanera dans mon esprit.
Sincèrement, je n’ai pas la réponse, et je ne veux pas la connaître. Je savoure nos souvenirs. Mes souvenirs, si par un malheureux hasard tu avais oublié. Mais non, …, Lady Marmelade ne l’aurait pas toléré.
Je tourne la tête vers l’eau, et ton image apparaît, tendrement bercée par les quelques vagues que pousse la brise du soir. Je m’assoie et fixe droit devant moi. Oui, je crois parfois que j’ai connement oublié de t’épouser.

Vivement nos prochaines vies !

01 juillet 2007

Demain


Demain je lui dis.

Je lui dis tout le mal que ça me fait. Tout le bien que ça me fait.

Demain je lui dis.

Je lui dis que je ne voulais pas. Que j’ai tout fait pour en rester éloigné. Que malgré tout le mal que cela laissait entrapercevoir, l’infime trace de lumière qui s’en échappait m’a attiré plus que tout.

Je lui dis que j’en avais tout l’intérieur retourné. Que tous mes efforts furent vains pour y échapper. Que son regard, ses défauts, ses qualités, …, enfin que tout en elle me captivait.

Je lui dis que je ne suis pas arrivé à prendre mes distances. À voir que cela me menait à ma perte une nouvelle fois.

Demain je lui dis.

Je lui dis que je vais la blesser. Je lui dis que nous allons dorénavant devoir marcher sur des chemins qui ne seront plus parallèles. Des chemins qui nous seront propres. Qu’elle n’a rien fait. Rien.

Je lui dis que je ne suis qu’un sombre imbécile, qui n’a pas su mettre de côté son attirance. Je lui dis qu’il en est ainsi. Que ça me prenait tellement au fond de mes tripes. Que la douleur était telle qu’elle m’est devenue insupportable. Qu’entre deux maux, j’ai probablement choisis le mauvais.

Demain je lui dis.
Je lui dis que je l’aime.
Elle me répondra qu’elle non. Je ferais celui qui n’en est nullement offusqué, alors qu’un bain d’acide se déversera dans mes entrailles. Je lui ferais un dernier sourire en franchissant le seuil de sa porte. Comme d’habitude sur le pallier je me retournerai, porterai ma main sur ma bouche, et lui lancerai ce dernier baiser. Puis je descendrais l’escalier en me retournant, pour qu’elle ne voie pas les larmes qui s’échapperont de mes yeux, pour couler lentement sur mon visage blême. Pour qu’elle ne voie pas tous les efforts que je ferais pour imprimer à jamais cette dernière image sur ma rétine.

Demain je lui dis.
Dieu que je hais remettre à demain les choses que j’aurais du faire hier.

Demain je lui dis.
Ou après demain.

12 juin 2007

Regret


Je suis au regret de te dire
Que je t’aime comme avant
D’un amour si violent
Que je ne peux courir
Le risque de te le montrer

Un amour si puissant
Qu’il envahît tout mon être
Qui contrôle en un instant
Tout ce dont je suis maître
Je ne peux que le cacher

Car je t’aime, t’aime tant
Je t’aime comme aime un enfant
Je t’aime comme aime un amant
Je t’aime tout simplement

La chute se fait lentement
Mais elle a lieu sûrement
Oublié qu’elle est fragile
On n’en voit plus le péril
La douleur s’y fait si douce

L’amour ne blesse pas à vif
Plus subtil est sa tactique
Avec son air un brin cynique
Il attaque plus positif
Mais gare aux secousses

Car je t’aime, t’aime tant
Je t’aime comme aime un enfant
Je t’aime comme aime un amant
Je t’aime tout simplement

Je suis au regret de te dire
Que je t’aime comme avant
D’un amour si brûlant
Qu’il consume mon avenir
Au nom de l’éternité.

Car je t’aime, t’aime tant
Je t’aime comme aime un enfant
Je t’aime comme aime un amant
Je t’aime tout simplement



© by Babou 07/1997.

19 avril 2007

Ce qui ne fut


Elle ferme les yeux.
Elle les ferme à s’en faire mal.

Elle veut voir le Néant. Le gouffre sans fin. Le rien.
Il lui a fait si mal. Ils lui ont fait si mal. Elle veut oublier. Faire comme si tout cela n’avait jamais été. N’avait jamais existé. Juste un mauvais rêve.

Mais malgré ses yeux fermés, fermés si fort qu’elle en sent une douleur sourde, une larme s’échappe. Elle se souvenait toujours.

Elle rouvrit ses yeux. Le plafond était toujours aussi blanc. Elle passa sa main sur son ventre. Là où cet abruti avait posé ses mains, sa bouche.
Là où il était venu en terrain conquit, jouir du pouvoir qu’il avait eu sur elle.
Là où par un hasard amer, ils avaient conçu ce qui aurait du être et qui ne sera jamais.

Ses larmes se remirent à couler de plus belle. Limpides comme la plus belle rivière. Incapables d’emporter la douleur, juste de subtilement la diluer, de la transporter d’un lieu à un autre.

Il l’avait quitté dès qu’il avait appris l’impair. Triste et misérable père.
Enfin, il ne l’est plus. C’est surtout ça qu’elle pleurait souvent. La vie, sa vie ne lui avait pas permis de laisser dame nature tranquille.

Et dame nature revenait de temps en temps à son souvenir. Et elle pleurait. Comme ce soir. Elle posa sa deuxième main et se souvint.

Demain serait peut être meilleur. Elle referma les yeux. Mais plus si fort. La rivière devait couler ce soir. Couler pour purifier un peu l’atmosphère. Et elle se laissa aller. La nuit promettait d’être longue.

10 février 2007

Insomnia


Triste insomnie
Quel est ton souci
Quelle est cette veille
Mise à mon sommeil.

Où est ton esprit
Cette pâle lueur de vie
Ce semblant de stabilité
Qui parfois brillait.

Qui te préoccupe ?
De quoi suis-je dupe?
Pour être mal dans ma peau,
Ne plus trouver le repos

Ô triste insomnie
De mon sommeil, l’ennemi
Seul, face à toi
L’impuissance est loi.

Je ne peux qu’aller au gré
De ma coupable ignorance
Puis doucement espérer
Revoir un jour mon innocence.


© 02/1998 by Babou

24 janvier 2007

Tell me why


Je la regarde.

Mon cœur se demande pourquoi. Pourquoi cela tombe toujours sur moi.
Le rythme, la prestance sont harmonieux. Le grain de folie est la, le zest, le soupçon qu’il faut, qui est nécessaire à tout individu.

Mais voilà, quand je la regarde mon cœur se demande encore pourquoi. Enfin je dis mon cœur, lui il s’en fout. Il bat, il s’emballe, il aime. C’est un instinctif.
Non, c’est en fait ma raison qui cherche à comprendre. Peu lui importe l’emballement, la fougue, la passion. Il lui faut analyser. Comprendre le pourquoi du comment.

Bien sûr, elle sait que si le cas de figure inverse s’était produit, elle s’en ficherait peut être aussi un peu. Pas complètement, mais sûrement qu’elle se torturerait pas autant que là.

Car là le cœur il court comme un con après l’inaccessible. La belle, la troublante, l’envoûtante, elle s’en fiche comme de sa première paire de bas. Elle cherche Brad, Benicio, George, ou ce qui s’en rapproche un tant soi peu. Elle ne le voit pas. Elle ne le regarde pas, elle !

Je la regarde moi. Et je me demande pourquoi je ne m’appelle pas Brad, Benicio ou encore George. Et je crois que longtemps, malgré le mal que cela fait, je me le demanderais. Longtemps. Très longtemps.