28 juillet 2005

Mon Héroïne


Elle est belle comme toi
espiègle et enivrante
son tendre parfum me hante
elle devient ma foi.


C’est mon unique raison
face à la vie et son mystère
matador, héros téméraire
je voudrais être sa passion


Mais voilà, elle a l’insouciance
de celles qui ne consentent
ensorcelant tous mes sens
d’une douce idée obsédante.


Elle est belle comme toi
et enfin de compte je crois
qu’au fin fond de moi
je n’aime seulement que toi.


(c) Juillet 1998

26 juillet 2005

J'ai faim


J’ai faim.



J’ai faim. Voilà ce que je me disais. Une espèce de vieille dalle des familles. Cependant, par un phénomène que je ne m’expliquais pas, il faisait noir. Et quand je dis noir, c’est noir. J’y voyais rien. Pas à 2 mètres, pas à 20 centimètres ni même à 2 centimètres. Rien. Et puis encore cette sensation de faim. Ma bouche, ma gorge étaient aussi sèches que le désert de Gobi. Alors vous comprenez que je fusse un brin pétrifié. Je ne comprenais pas ce noir. En essayant de me souvenir, la seule chose qui me revenait en mémoire était le fait de m’être couché après ce feuilleton débile. De toute façon, il n’y avait rien d’autre au programme. En plus j’avais ni le satellite, ni le câble. Alors je m’étais tapé ce feuilleton à la con.
Mais là, j’avais faim, et j’avais soif. Mon ventre criait famine. Son chant n’était pas des plus mélodieux. C’est une foule de nœuds qu'il devait y avoir là dedans, vu le tintamarre que faisaient mes boyaux. Et puis, j’avais chaud. Et toujours rien à boire. Je réfléchissais aussi vite que je pouvais. Etais-je soudainement devenu aveugle. Faisais-je un cauchemar. J’allais alors sans doute me réveiller sous peu. Je n’avais qu’à patienter. Mais le temps me paraissait long. J’entendais aussi comme des voix. Mais elles restaient inaudibles. Un murmure, mais très lointain. Je commençais, je dois l’avouer, à paniquer doucement. Je tendis alors la main, pour sentir les draps. Mais ma main ne pu faire à peine dix centimètres. Elle heurta une paroi. J’essayais de l’autre côté, mais le résultat fut le même. J’essayais alors par le haut. Idem. Merde, on aurait dit que j’étais cloîtré entre quatre planches. Et puis j’avais toujours aussi faim et soif. Et toujours le murmure. Je faisais un cauchemar, c’était évident. Le murmure me berçait. Mes yeux se refermèrent. J’allais sûrement me réveiller sous peu.

« Et accueille ton enfant en tes saints seigneur. Qu’il siège à tes côtés et bénéficie pour l’éternité du repos des justes. Amen ».
Le curé invita l’assistance à adresser un dernier salut au défunt, dont le cercueil venait maintenant de prendre place dans la fosse. Quelques poignées de terre atterrirent sur le cercueil ainsi que quelques fleurs. L’assistance lentement repartit vers la sortie du cimetière. Plus un bruit ne semblait déranger les fossoyeurs qui finissaient de refermer la fosse. Dans un quart d’heure il serait midi. Il serait l’heure d’aller manger.




FIN

18 juillet 2005

Mi calor


MI CALOR



Ô cruelle et vile chaleur
de mon corps tu t’empares encore,
de ton soleil brillant tel l’or
tu mets la fièvre à mon coeur.

Sous ces cieux où tu vis le jour
ton image encore une fois me terrasse,
cette image qui jamais ne s’efface
à mon esprit fait sans cesse la cour

Et quand surgit le crépuscule
de ta chaleur qui jamais ne recule,
tu échauffes mon esprit et le fait se tordre
y insinuant un joyeux désordre.

Même au creux de mon sommeil
je sent ta présence, cruel soleil,
tu brûles et attises mes sens
avilissant toutes mes résistances.

Ô cruelle et vile chaleur
de mon corps tu t’empares encore,
et de ton soleil brillant tel l’or
tu mets la fièvre à mon coeur.

08 juillet 2005

C'est l'histoire d'une fleur


My Flower



The flowers are gone
no more smile in stock
no one enters my zone
I’m hard as a rock.

My sun appears in my back
but in front of me
it seems a little bit dark
I can’t even see the sky.

I return to the sea
my old and loved mother
Can you love me better?
my dear and sweet baby.

Don’t let me cry
look in the center of my eyes
take me by surprise
please make me fly

Higher
Higher

06 juillet 2005

La voix du destin (partie 2)


La voix du destin. (2)



- Est t’elle revenue ?

- Oui. Et encore plus méchante, plus remplie de haine qu’auparavant. Ma grossesse fut d’ailleurs un calvaire que j’ai toujours pris soin de cacher à Vincent. Il était si heureux à l’idée de devenir papa. Moi je sentais que j’allais finir pas commettre l’irréparable. Il m’était devenu de plus en plus insupportable de vivre avec la voix.

- Alors vous avez décidé de le tuer.

- Pas moi … mais la voix oui. C’est ce qu’elle me demandait depuis le début. Cependant pendant quelques mois je fus presque tranquille. Il semblait que la voix avait un ennemi. Un adversaire qui était de mon côté.

- Ah bon !

- Oui, parfois j’entendais la voix en pleine discussion houleuse avec une autre … mais qui semblait plus lointaine … Elle semblait en colère … Mais la voix lui disait toujours « Tais toi abruti, tu as parié … Tu me laisse faire » … Mais j’étais alors tranquille pour deux ou trois jours.

- Je suppute que la voix « amie » a été mise K.O.

- Pour une fois, je pense que vous avez compris quelque chose. Vous n’auriez pas un verre d’eau.

- Bien sur. Messonnier, allez me chercher un verre d’eau pour Madame Indulgente.



Sans m’en apercevoir, je commençais à comprendre l’éloignement de ma femme. J’en avais les larmes aux yeux. Tout comme je ne m’étais pas aperçu de la présence de deux individus, que j’apparenterais à des anges, si tant est que les anges n’aient plus d’ailles. Ils semblaient léviter. Ils écoutaient avec attention ce qui se passait dans la petite lucarne. Un rire leur échappait parfois.


- Voilà votre verre d’eau Madame Indulgente.

- Merci beaucoup.


Après avoir laissé Sonia finir tranquillement son verre, le commissaire lui demanda de raconter la suite.

- Comme vous devez sûrement vous en douter, La voix est revenue de plus belle. Plus menaçante. Elle disait qu’elle s’en prendrait à ma fille si je ne suivais pas ses ordres. Et moi j’avais l’impression que j’allais finir pas vraiment devenir folle. Alors malgré tout l’amour que j’avais pour Vincent, j’ai décidé de le tuer radicalement en suivant les ordres de la voix, afin d’avoir la paix. Je m’étais convaincu que je le faisais par amour. Cela détruisait notre couple. Je me suis hélas menti à moi-même. De toute façon le mal est fait.

- Qui vous a fourni l’arme ?

- La voix. Elle m’a dit d’aller dans le tiroir de la commode dans la salle à manger. Que j’y trouverais de quoi résoudre mon, problème.

- Et vous y avez trouvé le revolver !

- Oui. Il était chargé. Je n’avais plus qu’à l’utiliser. J’ai hésité encore deux ou trois jours en voyant Vincent jouer avec notre fille. Si vous les aviez vu, vous sauriez que je n’aurais pas pu tuer mon mari sans cette fichue voix.

Et elle éclata en sanglot. Elle savait sa vie gâchée à jamais. Elle ne savait pas au nom de quelle force elle avait agi, mais cela dépassait l’entendement humain. Elle sentait au plus profond d’elle, qu’elle avait été manipulée sans que personne puisse réellement la croire. Mais il était trop tard pour réfléchir à ça. Elle reprit alors son récit, après s’être essuyée les yeux du revers de la main.

- Alors … le vendredi, au coin de la ruelle qui longe la maison, je l’ai attendu. Il était là, exactement à l’heure que la voix m’avait prédite. Dès que je l’ai aperçu, une force irrésistible s’est emparée de moi et j’ai tiré jusqu’à ce qu’il n’y ai plus de balles. Je l’ai vu s’écrouler et je suis rentré chez moi.

- C’est tout !

- Oui, la voix m’a seulement dit de cacher l’arme chez moi. Que jamais la police ne me soupçonnerait d’un tel geste. Puis elle est partie. Je ne l’ai plus jamais entendue depuis ce jour. La suite vous la connaissait, puisque c’est vous qui m’avez arrêté.

- Oui, nous n’écartons jamais une piste.

- La voix avait tort. Elle me piégeait une fois de plus, constata t’elle amèrement.

- Messonnier, voulez vous bien apporter la déposition de Madame Indulgente, afin qu’elle puisse la relire et la signer.


Sonia était là, assise au milieu de ce sinistre bureau. Le commissaire et son adjoint sortirent de la pièce. L’adjoint s’empressa de demander à son supérieur.

- Vous croyez vraiment que ce qu’elle dit est vrai ?

- Je n’y crois pas beaucoup. Même pas du tout.

- Vous ne croyez pas qu’elle est un peu folle ?

- Probablement. Mais si elle s’en tient à cette version, elle finira sûrement dans un asile. Le seul point qui m’intrigue, c’est le revolver. Il n’a aucun numéro … Et quand je dis qu’il n’en a pas, c’est qu’ils n’ont même pas été limés, et qu’il ne porte aucune indication. Il ne ressemble à aucun modèle existant. Pas de marque de fabrique. Rien. Comme si elle l’avait fabriqué elle-même.

- C’est impossible.

- Je sais, mais la réalité est là.


Après cet échange, ils retournèrent dans le bureau. Sonia avait signé sa déposition. Ils la ramenèrent dans sa cellule.

Moi ? J’étais abasourdi, assis stoïque. Je n’en revenais pas. Ma pauvre puce. Je commençais à entrevoir ce qu’elle avait du endurer. Mais pourquoi ne m’avait t’elle rien dit. Le reste de l’histoire, ce sont les deux abrutis derrière moi qui me l’apprirent. Dés que Sonia eu fini sa déposition, ils commencèrent à se chamailler.

- Je te dis que tu as perdu ? Donne moi ce que tu me dois.

- Non, tu n’es qu’un tricheur …

- Non, je n’ai pas triché …

- Et l’arme … elle vient d’où alors ? hein ! On avait parié que tu ne devais pas l’aider matériellement. Tu devais seulement la pousser à tuer son mari un point c’est tout. Aucune aide matérielle. Juste un e aide technique …

- Prouve le !

- J’en parlerait à père … tu ne pourras pas lui nier la vérité.


Je n’en croyais pas mes oreilles. J’avais perdu la vie, ma femme et ma fille avaient leur vie de foutue à cause d’un stupide pari entre deux apprentis anges gardiens plus débiles l’un que l’autre. Une sourde colère monta en moi. Je me suis soudainement relevé, et me suis jeté sur eux, leur assénant au passage une magistrale gifle à chacun. Tout à ma colère, j’allais continuer un pugilat, lorsque un individu au genre saint Pierre se présenta. Les deux crétins n’en menaient plus très large. Je compris que ce devait être leur paternel.

- Alors sinistres abrutis, vous avez finalement remis ça. La dernière fois ne vous a pas suffit. Cette fois vous allez me faire six mois d’enfer. Le père Satan va vous mitonner un programme d’enfer …

- Ce n’est pas juste, c’est lui qui a triché …

- Taisez vous … je ne veux pas la savoir … Vous êtes la honte des anges. Disparaissez et présentez vous demain chez Méphistème, elle vous donnera les outils nécessaires à votre séjour en enfer. Allez ouste.


Et ils s’évanouirent dans les airs. Je me retrouvais là avec un patriarche, abasourdi par ce que je venais d’entendre. Devant ma mine défaite, l’homme mit sa main sur mon épaule, et tout en m’invitant à le suivre, me dit :

- Je suis sincèrement désolé. Je ne peux revenir en arrière. Mais nous veillerons à ce que tout se passe pour le mieux pour votre femme et votre fille.


Il était désolé. Et moi alors j’étais quoi. Je ne su pas quoi lui répondre. Je ne pu que le suivre. Je me retournais une dernière fois vers l’écran. Le visage de Sonia y était en gros plan. J’entendais même ses pensées. Elle y répétait à l’infini la même phrase, « pardonne moi chéri ». Et comment qu’elle était pardonnée.

Fin

La voix du destin (partie 1)


La voix du destin.



De toutes les femmes que j’ai connu, c’est d’elle dont je suis tombé amoureux. Certes, je n’ai jamais été un grand séducteur. Je dirais même qu’à ce niveau, on ne peut pas me qualifier de tombeur. Ce serait d’ailleurs plutôt le contraire. Mais « le destin » peut s’avérer cruel. Et quand je dis « le destin », je peux dire qu’aujourd’hui je pèse mes mots.


Sonia, je l’ai rencontré un jour de juin, par hasard sur le parking d’un centre commercial. Elle y avait crevé un pneu de sa voiture, et je ne sais pas trop pourquoi, mais c’est à ma personne qu’elle s’était adressée pour obtenir de l’aide. Et tout aurait pu, voire du, en rester là. Mais « le destin », si seulement j’avais pu le savoir à l’époque (et encore ma Sonia, cette merveilleuse et délicate femme, en y réfléchissant bien, était faite pour moi : Subtil, espiègle, drôle, …, magnifique en un mot), allait encore frapper.

Notre deuxième rencontre se produisit peu de temps après, alors que j’allais déjeuner dans un petit restaurant à deux pas de la société pour laquelle je travaillais à l’époque. Nous nous retrouvâmes nez à nez à l’entrée. Alors devant cette belle coïncidence, je ne pu me résoudre autrement qu’à l’inviter.
Puis, bon an mal an, avec le temps notre belle amitié se mua en un profond amour. Ah, si seulement « le destin » ne s’en était tenu qu’à ça, je serais encore le plus heureux des hommes à cette heure.


Au départ, notre relation fut des plus normales. Je dirais même qu’elle était sûrement au dessus de la moyenne. Une relation comme il ne doit plus beaucoup en exister de nos jours. Ce n’est que deux ans après notre mariage que les choses ont commencé à évoluer.
Tout d’abord, ce ne fut pas grand-chose. Presque imperceptible. Son comportement n’était plus tout à fait semblable à celui des premiers jours. Je mis cela sur le compte du fait que nous envisagions d’avoir un enfant. Cela la perturbait peut être. Puis je suis tombé malade ? On trouva dans mon corps, après analyse, une dose assez élevée d’arsenic. On ne trouva pas réellement la cause malgré les différentes recherches qui furent alors entreprises. On imputa cela à l’eau que j’avais dû boire. Cela pouvait être vraisemblable, de nos jours on trouve tellement de saloperies dans l’eau. Cependant, certains membres de mon entourages optèrent pour la solution de l’empoisonnement volontaire. Mais qui ?

Quelques semaines plus tard, ce furent les freins de mon véhicule qui rendirent l’âme. Je m’en tirais miraculeusement avec une jambe cassée et une voiture en moins. Là, le rapport de police fut formel, il y avait eu sabotage. Mais ils ne trouvèrent pas de coupable plausible. Il semblait simplement que quelqu’un cherche à me supprimer.
Suite à tous ces événements, Sonia avait un comportement de plus en plus détaché vis-à-vis de moi. Pourtant notre entente semblait encore très forte. Ainsi par un beau jour de juin, le 21 pour être précis, Sonia donna le jour à une petite Angèle. Mais au lieu de nous rapprocher, cette naissance creusa un fossé de notre couple. Mon médecin me réconforta alors en me précisant que cela était normal, que beaucoup de couple après une naissance avait besoin de se trouver de nouveaux repères, et que cela pouvait prendre un certain lapse de temps.

Hélas, je n’eus que peu de temps pour vérifier si cela allait s’avérer être vrai. Au mois de novembre, je pris deux balles en pleine poitrine dans une ruelle sombre alors que je rentrais chez moi. Le coup fut mortel. Lorsque je repris enfin connaissance, nous étions le jour de mon enterrement. Tous mes amis étaient là pour ma mise en terre. Une furieuse envie de crier, de montrer ma présence s’empara de moi, mais cela s’avéra inutile. Je sentis une chaleur s’emparer de moi et lentement m’aspirer dans un tunnel remplit d’une douce lumière blanche. Je compris pour avoir lu des reportages sur les « near death experiences » que j’avais toutes les chances de ne pas en revenir. L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais non bien au contraire, c’est là qu’elle allait commencer.

Je ne me souviens plus très bien de ce qui s’est passé, mais je ne pu ensuite qu’être un spectateur silencieux. Comme si je regardais un film à la télévision. La première image qui me revient c’est Sonia. Effondrée, semblant porter toute la tristesse du monde sur son visage, assise dans un bureau face à un homme. Et cet homme je le reconnaissait que trop bien. C’était le commissaire qui avait enquêté sur mon accident de voiture. Il avait un air grave, tandis que Sonia semblait accablée.

- Alors, vous avouez oui ou non. De toute façon nous avons retrouvé l’arme du crime dans votre cave. Et les empreintes qui sont dessus sont les vôtres. Cela suffit amplement pour qu’un juge vous inculpe et vous place en détention.

- Non, pas ça s’il vous plaît. Qui s’occupera de ma petite fille ?

- Fallait y penser avant madame

- Peut être, mais il m’a dit que je ne risquais rien. Que la police était bien trop stupide pour penser que je puise avoir tuée mon mari.

- Je ne sais pas qui peut bien être vôtre informateur, mais laissez moi vous dire qu’il s’est salement trompé sur l’efficacité de la police. Avez-vous un amant madame Indulgente ?

- Non … pour qui me prenez vous commissaire. J’aimais mon mari contrairement à ce que vous semblez insinuer …

- Permettez moi d’en douter. Lui aussi d’ailleurs doit sûrement en douter là où il est.




Mais contrairement à l’avis du commissaire, je n’avais jamais vu ma femme aussi sincère. Sa voix était si particulière dans ces moments là. Je ne comprenais pas trop la situation. Elle était surréaliste pour moi.

- Laissez le où il est, hurla t’elle. Vous ne savez rien … vous m’entendez … vous ne savez pas combien je souffre … combien je hais mon geste … combien je regrette de n’avoir jamais osé le dire à mon mari. Vous ne savez pas. Je ne sais même pas si vous arriveriez à comprendre.

- comprendre quoi madame !

- Que c’est lui le coupable … non elle …

- Mais qui est « il » … « elle » … ?

- Lui c’est la voix qui me parlait sans cesse. Qui ne s’arrêtait jamais. Même durant mon sommeil elle était là. Sournois, vil, il prenait un malin plaisir à me torturer. Alors en espérant qu’il s’arrête, j’ai commencé à faire ce qu’il disait. J’étais dans un état second. L’arsenic dans les verres de mon mari s’était moi. Mais je me débrouillais pour que les doses ne soient pas mortelles.

- Mais c’est il ou elle ?

- Elle la voix, mais lui parce que c’était une voix d’homme.

- Pourquoi alors ne pas mettre des doses mortelles si la voix vous l’ordonnait. Vous venez de dire que vous espériez vous en débarrasser en faisant ce qu’elle demandait.

- Oui … mais mon mari je l’aimais plus que tout. Vous comprenez ça, je l’aimais, dit t’elle en sanglot …

- Je vous avoue avoir du mal

- De toute façon là n’est pas le problème … vous ne pouvez pas comprendre

- Vous avez raison … moi avant de comprendre il faut que je sache ce qui s’est effectivement passé. Continuez.

- Après le retour de mon époux à la maison, la voix est revenue de plus belle. Elle me répétait que j’avais lamentablement échoué, et que j’allais en payer le prix

- Quel prix ?

- Je ne sais pas …, mais il le répétait sans cesse. Il disait que tant que mon mari serait en vie, je ne serais jamais tranquille. Que je ne serais jamais libre.

- Mais à quoi voulait t’il arriver ?

- Je ne sais pas pourquoi, mais il voulait que je me libère de mon mari.

- Vous n’avez pas pensé à consulter un psychiatre ?

- Non … je ne suis pas folle.

- A vous écouter, on pourrait être amener à penser le contraire …

- Puisque je vous dis que c’est la voix. D’ailleurs comment expliquer le fait que je sois parvenu à trafiquer la voiture de Vincent, alors que je n’y connais strictement rien en mécanique.

- Tiens, vous l’appelez Vincent maintenant !

- Oui … Vous savez il me manque … D’autant que je sais ce que j’ai fait sans trop vraiment comprendre pourquoi et comment …

- Vous disiez à l’instant que c’est vous qui aviez saboté la voiture de votre mari …

- Oui, et je serais incapable de le refaire aujourd’hui. C’est la voix qui m’indiquait comment faire. Quel tuyau débrancher, quelle partie scier légèrement. Elle savait tout.

- Vous faisait t’elle peur ?

- Peur ! vous avez bien écouté ce que je viens de vous dire. J’étais terrifiée, oui. Carrément terrorisée. Quant on est venu m’annoncer que Vincent venait d’être victime d’un accident et qu’il n’avait rien de grave, un double sentiment s’est emparé de moi. J’étais en même temps soulagée et terriblement déçue. Vous comprenez. Soulagée, parce que je ne le répéterais jamais assez, j’aimais, j’aime et j’aimerais jusqu’à mon dernier souffle mon mari. Et déçue, car je savais que la voix allait revenir.