J’ai faim.
J’ai faim. Voilà ce que je me disais. Une espèce de vieille dalle des familles. Cependant, par un phénomène que je ne m’expliquais pas, il faisait noir. Et quand je dis noir, c’est noir. J’y voyais rien. Pas à 2 mètres, pas à 20 centimètres ni même à 2 centimètres. Rien. Et puis encore cette sensation de faim. Ma bouche, ma gorge étaient aussi sèches que le désert de Gobi. Alors vous comprenez que je fusse un brin pétrifié. Je ne comprenais pas ce noir. En essayant de me souvenir, la seule chose qui me revenait en mémoire était le fait de m’être couché après ce feuilleton débile. De toute façon, il n’y avait rien d’autre au programme. En plus j’avais ni le satellite, ni le câble. Alors je m’étais tapé ce feuilleton à la con.
Mais là, j’avais faim, et j’avais soif. Mon ventre criait famine. Son chant n’était pas des plus mélodieux. C’est une foule de nœuds qu'il devait y avoir là dedans, vu le tintamarre que faisaient mes boyaux. Et puis, j’avais chaud. Et toujours rien à boire. Je réfléchissais aussi vite que je pouvais. Etais-je soudainement devenu aveugle. Faisais-je un cauchemar. J’allais alors sans doute me réveiller sous peu. Je n’avais qu’à patienter. Mais le temps me paraissait long. J’entendais aussi comme des voix. Mais elles restaient inaudibles. Un murmure, mais très lointain. Je commençais, je dois l’avouer, à paniquer doucement. Je tendis alors la main, pour sentir les draps. Mais ma main ne pu faire à peine dix centimètres. Elle heurta une paroi. J’essayais de l’autre côté, mais le résultat fut le même. J’essayais alors par le haut. Idem. Merde, on aurait dit que j’étais cloîtré entre quatre planches. Et puis j’avais toujours aussi faim et soif. Et toujours le murmure. Je faisais un cauchemar, c’était évident. Le murmure me berçait. Mes yeux se refermèrent. J’allais sûrement me réveiller sous peu.
« Et accueille ton enfant en tes saints seigneur. Qu’il siège à tes côtés et bénéficie pour l’éternité du repos des justes. Amen ».
Le curé invita l’assistance à adresser un dernier salut au défunt, dont le cercueil venait maintenant de prendre place dans la fosse. Quelques poignées de terre atterrirent sur le cercueil ainsi que quelques fleurs. L’assistance lentement repartit vers la sortie du cimetière. Plus un bruit ne semblait déranger les fossoyeurs qui finissaient de refermer la fosse. Dans un quart d’heure il serait midi. Il serait l’heure d’aller manger.
FIN
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