21 août 2013

Concolore


C’était censé être l’été. Les femmes habillées de couleurs chatoyantes et agréables à l’œil. Au lieu de ça j’avais le droit de comparaître devant une horde en draps concolores allant du blanc « beigeasse » au blanc tout court (Sûrement une sombre histoire de lessive !). D’une tristesse incommensurable.

Mon procès avait repris sur le coup des 14 H. Je sentais une moins grande attention de la part de mes geôlières.  Des effluves légèrement alcoolisées semblaient s’être répandues dans la cave. Mytilda m’indiqua que ça allait être à mon tour de parler, afin de transmettre ma défense aux juges.

- Mesdames, face aux accusations sans fondement que vous a énoncé le procureur, je suis bien obligé de vous répondre que j'opte pour le système de défense « non coupable ».
- Nous le notons. Maître Mytilda, quelque chose à ajouter ?
- Non votre honneur.
- Très bien poursuivons.

Le procureur, enfin Madame la procureur, poursuivit dans l’après-midi en exposant mes soi-disant fautes, mes comportements déviants et attentatoires à la cause féminine.
J’avais compris rapidement que je ne devais pas l’interrompre (les taquets, vous voyez !), mais je bouillais sur mon siège à l’écouter.

Trois heures plus tard, comme il se faisait tard et que les juges baillaient à s’en décrocher la mâchoire, le procès fut suspendu au lendemain.


365 Obsolètes


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