21 décembre 2005

Hiver


Enfin vient l’hiver. Enveloppe moi de ton blanc manteau. « Cryogénise » moi de ton froid. Endors mes craintes, mes peurs, mes lassitudes. Plonge moi dans le grand sommeil et ne me réveille qu’une fois les beaux jours revenus. Ô toi vénérable général Hiver qui a repoussé tant de fois l’ennemi, fait le une dernière fois pour moi. Fait de cette longue nuit un doux rêve au bout duquel je me lèverai le corps de mes ennemis à mes pieds.
Mes paupières lasses sentent le sommeil qui s’empare de mon âme. Mon hiver je plonge en toi. Période nécessaire à toute renaissance, je te livre mon destin. Prends en soin.

20 décembre 2005

Déprime moi


Je marche le long de ma déprime
Elle surfe sur des vagues de chagrins
Sur une mer faite d’éclats de rien
Je marche et surplombe l’abîme


J’ai la tête remplie d’envies de crimes
Hélas, il n’y a qu’une sotte victime
J’en crève, c’est ma triste concubine
Mon cœur, ma source d’hémoglobine


Pourquoi suivre cette voie sans issue
Où par avance l’on sait tout fichu
Pourquoi suit on cette voie sans issue


C’est juste nos rêves que nous suivons
Les miens jamais ne se réaliseront
Car c'est à l’amour que je voue dévotion.




© Mai 2004, by Babou

01 décembre 2005

Sensuelle


Sensuelle, sans elle
Hors de question
Comme si le soleil
Etait en prison


Dans son ombre je suis
Ô mon ombrelle
A mes yeux si frêle
Lumière de vie


Parfaite synergie
Ensemble voluptueux
Plaisirs langoureux
Symbiose infinie


Communion naturelle
Aux plaisirs variés
Un chemin, une destiné
Créateurs d’êtres, ma belle


Sensuelle, sans elle
Pas de moi, sans toi
Sans nous, pas d’émoi
Un tout originel.





© 09/2005 - Babou

13 novembre 2005

Poussière


Ecoute ma prière
avant que je ne devienne poussière,
avant qu’en bière
je ne retourne au creux de la terre.

Ecoute les pleurs
d’un cœur envoûté par un visage rieur,
qui ne sait vivre
sans de ton doux parfum être ivre.

Ecoute la prière
de celui qui traverse le désert,
qui sans cesse espère
te voir par delà un nuage de poussière.

Ecoute divine,
la complainte que je joue en sourdine,
Ecoute cette prière
qu’en vain je confie à la mer.

Abibi, belle âme sœur,
deviens la raison qui guide mes pas,
deviens le chœur
que je ferais vibrer de mes doigts.

Ecoute cette prière
avant que je ne devienne poussière,
avant qu’en bière
je ne retourne au creux de la terre.




© Août 1999 - Babou

06 novembre 2005

Disparue


Nous sommes au milieu de la nuit. La tête câline qui me laissait un poids des plus agréable sur le haut de l’épaule, à la jonction de la poitrine, n’est plus depuis une éternité. Je ne saurais même plus me souvenir de son visage … Le temps, cet avaleur avide, l’a emporté dans ses entrailles …
Parfois, du fin fond de mon sommeil, ma main part derrière à la recherche de cette ancienne présence, mais ne trouve que le froid des draps … Alors, à demi éveillé, je la ramène vers moi et la case sous mon menton, puis reprend ma position fœtale et essaye (j’y arrive assez bien) de retrouver le doux apaisement du sommeil. Il arrive aussi, je ne sais pourquoi, de me battre contre une sensation de chute libre (pas bon ça …) à laquelle souvent je mets fin d’un brusque coup de pied ou d’un mouvement de bras, qui avec la rapidité d’un éclair, cherche lamentablement à se raccrocher à quelque chose … comme si mon lit était au milieu des cimes d’une forêts …
Enfin, tout ça pour dire que je crois que la tête câline, cette saleté qui finalement alla s’étendre sur une autre épaule, me manque un peu … M’enfin, nous atteignons les dix ans, …, je vais devoir à regret lui accorder la prescription … Mon ire virtuelle quant à elle, n’aura qu’à me faire choir tout aussi virtuellement au sein de mes rêves … si ça l’amuse … de toute façon, je suis passé maître dans l’art de me récupérer aux branches … Tiens, virtuelles … elles aussi …
Dîtes donc … Ne serais-je finalement pas un être virtuel vous racontant une vie virtuelle …
Franchement … suis-je au moins réel … Aïe … je viens de me pincer … C’est sacrément bien imité … La douleur, la rougeur … Balèze la programmation … Ou alors c’est vraiment réel … Et effectivement alors, … elle a disparue … Elles ont disparue … à jamais …
Et là, le réveil a sonné.

02 novembre 2005

Il pleut, il mouille ...


Tel un ver de terre
Je suis tout mouillé,
J’ai le nez en l’air
Pour te regarder,

Même si tu es plus petite
Ce n’est pas tragique,
Car le pays que tu habites
Est vraiment magique.

Blotti dans ton moelleux
Buste chaleureux,
De ta suave fleur
Je goûte les saveurs,

Car il faut à la théorie
Lier la pratique,
À tes baisers fleuris
Des mots romantiques.

Ca y est, nous y voilà
Pour la première fois,
Au pays des volcans
C’est étourdissant,

Le ver devenu serpent
Se glisse et se love,
Dans un murmure d’alcôve
Que c’est excitant !

la la la la la la
la la la la la ...





© Décembre 1998 - Babou

17 octobre 2005

Mon absente


Présent dans un halo de mon esprit
Il est une icône aux contours vaporeux,
Dont de désir je suis épris
Dont j’arrive à sentir le dessin soyeux.


Tant de fois au creux de mes bras
Son ombre s’est laissée aller contre moi,
Tant de fois tout contre ma peau
J’ai ressenti son souffle chaud.


Mais hélas l’amour de mon cœur
N’est que le messager, une pâle lueur,
Qui m’entrave et m’entraîne vers l’abîme
Où sans toi on m’assassine, ma sublime.


Car seul dans mes rêves nous évoluons
Juste dans mes désirs nous nous multiplions,
Mon amour n’y est qu’irréel, mon absente
Tu n’es seulement que mon amante.





© 08-1999 by Babou

09 octobre 2005

A en mourir


Les grilles venaient de se refermer. Mon avocat n’avait plus d’espoir. Tous les recours avaient été épuisés. J’entendais derrière moi les pas qui s’éloignaient. Ca ne pouvait pas être possible, me disais-je en plongeant mon visage dans mes mains. Je suivis le gardien. Je passais les sept portes en silence. La dernière s’ouvrit sur un ciel bleu. Il faisait beau en plus. Même pas un temps à l’avenant de la nouvelle que l’on venait de porter. Je franchis les épaules lourdes d’un poids incommensurables cette porte, et mis le pied dehors. Florence était là, elle m’attendait le long du trottoir.

- Comment a-t-il pris la nouvelle, vînt t’elle immédiatement me demander

- Bien pour ce genre de nouvelle


Et elle s’effondra sur mon épaule, en larmes.
Florence s’était la petite amie de Philippe. Philippe, mon frère de sang. A qui je venais d’apporter la plus terrible nouvelle. Le dernier recours contre sa condamnation à mort avait échoué. Moi, j’étais libre depuis trois mois. Putain, ce n’était pas possible. Mourir pour ça …

Tout avait commencé six mois plus tôt. Avec Philippe, on avait pris trois semaines de vacances en Colomlivie, petit état indépendant d’Amérique du Sud. Tout se passait apparemment normalement jusqu’au jour où nous avons été interpellé pour un contrôle routier dans la ville Tchichica, au sud du pays. Les deux motards n’étaient pas au premier abord franchement sympathique. Ils nous ont sèchement ordonné de sortir de la voiture de location et nous ont demandé nos passeports. Philippe avait laissé le sien à l’hôtel. Sur ce, ils nous ont mis les mains dans le dos et nous ont passé les menottes. Le ton est monté entre nous et un des policiers. Ce dernier a alors sorti sa matraque et a entrepris sans autre formalité un passage à tabac sur Philippe. Les coups pleuvaient. Dans les côtes, les jambes, au visage … Le flic était devenu complètement hystérique. La foule se dispersa comme le vent. Philippe criait au flic d’arrêter, mais l’autre continuait de plus belle. Et là, je ne sais pas pourquoi, j’ai sauté la tête la première sur ce connard de flic. Nous sommes tous les deux tombés au sol. Dans la chute, ce dernier a heurté le trottoir de la tête et a été assommé. Mais le pire en fait dans tout ça, c’est que ce flic n’avait pas bouclé son porte revolver, et dans la chute ce dernier est tombé au sol. Pendant ce temps Philippe s’était lui aussi écroulé par terre … Le second flic, n’a dans un premier temps pas su quoi faire. Il a appelé son collègue, mais celui-ci était K-O. Il a alors sorti son arme et m’a menacé … J’ai tenté de lever mes mains, mais elles étaient solidement attaché dans mon dos … Je ne sais pas ce qui est passé dans la tête du flic, mais il a tiré, et m’a envoyé une balle dans le tibia … Et là j’ai entendu une seconde détonation et j’ai vu le deuxième flic s’écrouler. Philippe, par je ne sais quel manœuvre avait réussit à prendre l’arme du premier flic tombé au sol, et s’était tortillé jusqu’à pouvoir presser la gâchette …
Mais manque de peau, il avait tué le second flic. Une deuxième patrouille est arrivé cinq minutes plus tard et a trouvé la scène dans toute son horreur. Philippe avait finalement perdu connaissance, moi j’étais en état de choc, une balle dans la jambe, et deux flics sur le carreau. Un mort et un autre dans les vaps.
Ils nous ont soigné (Philippe avait quatre côtes de cassées et un genou en vrac) avant de nous jeter en prison. Le procès n’a pas tardé. J’ai pris trois mois ferme et Philippe a lui été condamné à la peine de mort. Le consul nous a expliqué que les Colomliviens voulaient montrer qu’ils étaient maîtres chez eux. On n’a jamais dit le contraire. Et que la seule chose qu’il avait pu faire et qu’ils avaient accepté, c’était de réduire ma peine au minimum. Les Colomliviens ne voulant rien entendre concernant le cas de Philippe qui avait tué un représentant de la Colomlivie, crime impardonnable venant d’un étranger. On s’est alors rattaché à l’espoir de voir sa peine commuer en prison à vie, mais tous les recours ont été un à un rejetés. Aujourd’hui c’était l’ultime. Philippe l’a pris stoïquement. Mais je sais qu’il n’en est rien.
Florence continuait à inonder le creux de mon épaule. Ils devaient se marier dans trois mois. Au lieu de ça, c’est un statut de pseudo veuve qui se profilait. Chienne de vie va. Je la fis monter dans la voiture. Au troisième feu rouge, deux motards apparurent dans le rétroviseur. Ils nous dépassèrent et nous firent signe de nous ranger. Ils nous demandèrent nos passeports, contrôlèrent sommairement, puis nous souhaitèrent une bonne fin de journée et repartirent. L’ironie de la situation était à en mourir. Non !

06 octobre 2005

Valentine

Ma petite Valentine
De mes yeux tombent des perles
Qui se figent telle la grêle
En magnifiques pierres purpurines.

Dons de mon cœur malheureux,
Subtile transformation sanguine
De ces larmes, Ô si fines,
En sublime joyaux précieux.

J’ai dans le corps
Bien d’autres trésors, et encore
Ils sont justes sans valeur
Comparé à toi, mon petit bonheur.

Toutes les richesses du monde
Ne sauraient face à toi ma blonde
Trouver grâce à mes yeux
Si nous ne pouvons être heureux.




© juin 1998 – B@bou

28 septembre 2005

Le manège désenchanté


Tourne, joli petit manège
Tournez, petits chevaux de bois
Entraîné par ce sortilège
Mon coeur est aux abois.


Tourne, petite ronde infernale
Aux profondeurs abyssales
Dans lesquelles je me noie
A force de vivre sans toit.


Tourne, joli petit manège
Car comment saurais-je
Si sous ce manteau de neige
L’amour devient sacrilège.


Tourne, triste petit poème
Tourne, tourne sur toi même
Tourne le visage blême
A l’ombre de ceux qui s’aiment.





© babou – Juillet 1997

21 septembre 2005

Seul.


Vincent avait un cerveau. Je veux dire qu’il avait une tête avec un cerveau en état de fonctionnement. Jusque là, rien que de très normal. Cependant, à l’inverse des individus en cet âge avancé de la vie, il était seul. A l’intérieur comme à l’extérieur. De plus en plus, il se rendait compte que quelque chose clochait. Pas dans sa vie … En lui.

Il avait peu de souvenir, mais Vincent pensait que déjà à l’adolescence il était seul … Pas dans sa vie avec les autres, mais à l’intérieur de lui. Pas de manque d’amour parental ou autre, non. Mais c’était inhérent à sa personne, il se sentait seul. L’amitié autant sacré pouvait t’elle être, il sentait comme un vertige, un malaise. Il avait déjà au fond de lui une projection de l’avenir, qui ne s’annonçait pas des plus faciles. Ses premiers pas dans la vie active ne firent que confirmer cet état de fait. Les amis, s’éloignèrent peu à peu entrant eux aussi dans leur dure condition de salarié, esclave des temps modernes, esclave d’un projet de société, véritable feu de paille aux yeux de la masse. Vincent s’enticha de nombreuses personnes, mais aucune qui ne l’aima vraiment. Peu à peu son âme abandonna … à quoi bon, si les raisons premières d’une relation n’était jamais là … Les amis s’éloignèrent encore un peu, en montant des familles SARL, SA, voire SNC dans le meilleurs des cas … Il ne pouvait que leur souhaiter l’expansion économique.

Mais lui, il était en train de perdre la flamme, le truc soit disant éternel qu’on lui avait remis le jour de sa conception. Il lui restait en tout et pour tout 2 à 3 amis fidèles, mais ils se voyaient très peu, faute à la vie … Il était toujours heureux de les revoir, mais cela devenait de plus en plus rare. Il n’y avait plus d’amour dans sa vie. Plus personne pour lui en donner. Pas celui des parents, des amis, …, finalement il n’en manquait pas, mais personne à serrer entre ses bras, personne à réconforter en cas de chagrin, personne … personne qui ne l’aimait.


Vincent avait à peu près vraiment aimé que trois personnes. Trois désillusions totales. Des plus ou moins dures. Les deux premières plus délicates, la dernière en date, franchement, seul lui était à blâmer. Il le savait. Aujourd’hui, il sentait confusément que quelque chose clochait à nouveau sur ce plan. Indiciblement il pressentait qu’il était près d’une nouvelle désillusion. Que faire ! La solution, de s’éloigner rapidement s’imposa d’elle-même. Encore un peu plus seul, mais que voulez vous, Vincent avait le don de s’amouracher de personne peu encline envers sa personne. Vincent venait de prendre sa décision cette nuit. Il allait sûrement peiner son amie, elle ne comprendrait pas, mais il valait mieux. Elle commençait une nouvelle relation, lui ne pouvait pas rester là tel un chandelier. Partir. Voilà. Vincent était un véritable handicapé de la vie. Il le savait, et cela lui faisait mal. Très mal. S’il n’avait pas son ulcère pour ses 40 ans, c’est qu’il ne comprenait vraiment rien. Ca ne l’étonnerait pas d’ailleurs. Il ferma les yeux, et vit le gouffre. Vincent su à cet instant d’où il venait, du Big bang originel, et qu’il allait y retourner un jour. Entre les deux, il fallait remplir, et il était mauvais dans cet exercice. Bêtement il se dit que peut être un jour il se remettrait à l’ouvrage, sans trop y croire. Il se retourna, regarda par la fenêtre, le soleil était dans le ciel, il irait faire un tour cet après-midi. Seul.

15 septembre 2005

Paysage


Je me suis perdu dans ce paysage
Qui dessine de ses contours un visage
Qui de ses couleurs chatoyantes l'anime
A la vie, à la mort, voilà le bel hymne.


Au milieu de nul part, perdu
Je déambule le long de ses vallées,
de ses courbes gracieuses et imprévues,
Où mon âme se sent si apaisée.


Et si le soir, à la nuit venue
Je ressemble à un ange déchu
Sur lequel rien ne semble avoir prise


Au matin, dés que pointe l'aurore
Et qu'apparaît le paysage, ce doux trésor
L'espoir déploie une nouvelle fois son emprise.





© Août 1997 - Babou


07 septembre 2005

Songe végétal


Un jour j’en aurais une. Si. Une belle et élégante fleur.

En plus ça ne sera pas la fleur de Monsieur tout le monde. Non. Je planterai moi-même la graine, je la déposerai dans les entrailles d’une terre fertile. J’y mettrai toute mon attention. Je la couvrirai du regard tandis que lentement elle sortira de sa matrice …
Je redoublerai d’égard tandis qu’elle poussera hors de son terreau, affrontant les intempéries du monde extérieur. Les tempêtes, les orages, la sécheresse n’auront pas de prise sur elle. Je serais là lorsque, après avoir fait ses premières feuilles, ses premiers pétales défieront la lumière du jour de leur éclat à nul autre pareil.

Je sais bien qu’un jour, viendra l’heure de se séparer. L’heure où sont pied à l’étroit devra se trouver un pot plus grand. Je l’aiderai dans ses recherches, la supporterai, mais un jour je sais, elle trouvera un pot à son pied. Alors, le devoir accompli, je m’éloignerai, regardant une dernière fois son éclat chatoyant au coucher du soleil, et je saurai que cette belle fleur portera un peu de moi pour son éternité.


Un jour j’en aurais une. Ainsi va la vie.

01 septembre 2005

Toujours par Surprise


Quel est ce sentiment
ce chant ensorcelant
au mille et un mystères
qui me ronge tel un cancer.

Quelle est cette douleur
cette mélodie du cœur
qui n’aura jamais de cesse
même le jour de la promesse.


Viens, dis moi, qui tu es,
susurre le moi au creux de l’oreille
de ta voix de miel,
viens, dis moi, qui tu es?


Ô trouble sentiment
enfin tu te révèles,
tu es là, bien réel
coulant en moi tel un torrent.

Ô délicate douleur
de tes épines tu m’effleures
et c’est pour l’éternité
qu’en moi tu renais.


Viens, dis moi le secret,
susurre le moi au creux de l’oreille
de ta voix de miel,
Viens, dis moi le secret.



© Août 1997 - Babou

23 août 2005

Enemy Mine


J’ai un ennemi
Connu de moi seul
Et quoique je veuille
C’est mon plus proche ami.

Il connaît tout de moi
Sur le bout des doigts
Chaque secret enfouis
Est pour lui du pain béni.


Parfois,
Je cherche à l’éviter
Malin,
Il me retrouve sans arrêt
Parfois,
Je voudrais le tuer
Malin,
Je ne peux que l’aimer.


Il me torture
Quand je ne fais pas ce qu’il veut
Et cela dure
Jusqu’à ce que je voie avec ses yeux.

Il est si prés de moi
Que je sens son souffle chaud
Il attise mes peurs et mes joies
Et m’emporte si haut



Parfois,
Je cherche à l’éviter
Malin,
Il me retrouve sans arrêt
Parfois,
Je voudrais léviter
Afin,
De pouvoir me reposer.


(c) 07/1997 - Babou

17 août 2005

Eden Garden



Secret garden
I’m your prisonner
My eden garden
Keep me closer


Give me your sweetness
and take me in your arms
show me your loveliness
and make me warm.


Secret garden
I’m your prisonner
My eden garden
Keep me closer.


(c) Novembre 1998 by Babou

08 août 2005

L'âme erre


Ô ciel sombre
Eternelle nuit obscure
Telle une lourde armure
Tristes décombres

Prisonnière en dessous
Son corps se débat
Sa vision devient floue
Son mal c’est toi

Son trouble l’empoisonne
Son désir résonne
L’air vient à manquer
Serait-ce son dernier banquet

Ses mains juste déliées
Essayent alors de trouver
Un rayon de lumière
Un espoir qui libère

Ô ciel obscur
Laisse donc filtrer
Un brin de clarté
Pour cette âme pure.


Inspiré par un moment de la vie de S.
(c) by babou Juillet 2005

05 août 2005

Poulk le magnifique


Poulk le magnifique Poulk, le roi des poules, donc un coq, est vachement embêté. La reine, madame Poulk, est partie chez sa mère malade. Mais voilà, cela fait maintenant 10 jours, et Poulk n’a toujours pas de nouvelle. Il missionne alors le chevalier Pouldo de s’en aller quérir des nouvelles de la reine.

- Poulk : Chevalier, tu vas immédiatement te mettre en route. Prends avec toi quatre courriers, afin que ces derniers me ramènent au plus vite les résultats de ta quête

- Pouldo : Il sera fait selon vos ordres, mon Roi.

Pouldo et les coursiersEt voici Pouldo, et les quatre courriers, qui s’en vont sur les routes afin de retrouver la reine. Après une fine et minutieuse analyse, Pouldo se rendit chez la mère de la reine. Cependant cette dernière n’avait nullement eu de nouvelles de sa fille. Elle remerciait de plus Pouldo de s‘enquérir de sa santé, mais elle allait très bien depuis des lustres. Pouldo pris congés, et prit soin d’envoyer immédiatement un courrier au roi lui relatant les premiers résultats de sa quête. Il craignait que le roi n’apprécie pas.
Où pouvait donc bien se trouver la reine. Une sourde angoisse étreignit Pouldo. La reine pouvait t’elle avoir sciemment menti au roi. Avait t’elle inventé de toutes pièces un motif afin de disparaître. Pouldo en était là de ses réflexions, lorsqu’il décida de retourner sur ses pas, et de se renseigner dans les auberges relais, celles se situant au plus prés du château. Deux jours passèrent sans trace de la reine dans les auberges relais qu'il visitait. Le troisième jour, il atteignit l’auberge de Maître Poulôpot, son ancien maître d’armes, qui avait pris sa retraite en tant qu’aubergiste.
La chance était avec lui. Le carrosse royal était effectivement passé. Il y avait un peu plus de quinze jours de cela. La reine n’en était pas descendue. Ils avaient changé les oies tireuses, et ils étaient repartis. Maître Poulôpot avait d’ailleurs trouvé toute cette cour bien antipathique. Pouldo lui demanda quelle direction ils avaient pris, et Maître Poulôpot lui indiqua l’est. L’exact opposé de la direction pour aller chez madame la mère de la reine. Il y avait du louche là dessous. Pouldo en aurait mis son aile à couper. Prenant congé de maître Poulôpot, Pouldo repartit vers l’est, bien décidé à éclaircir toute cette affaire.

A suivre.
A Mathylde
(c) Août 2005 by M.o.i

Silence



Je ne dis pas ces mots
Que tu veux entendre
Je mets seulement ma bouche
Sur ta bouche
Dehors cette lourde pluie
Qui m'attend
Si sombre et si dure

Il y a des moments
Où c'est mieux
De ne pas toucher
De ne pas toucher
Le silence

Demain quand je pars
Je te laisse dormir
Je vole seulement
Un peu de ton odeur
Que je trouve dans tes cheveux
Que je trouve dans ton lit
Je pars sans rien dire
Dehors il y a cette lourde pluie
Qui a vu ton corps
Si pâle et si tendre
Maintenant elle essaye
De laver cette ville
Mais cette ville est beaucoup trop sale

Il y a des moments
Où c'est mieux
De ne pas toucher
De ne pas toucher
Le silence

Mon silence.
Texte de Stephan Eicher (1987).

28 juillet 2005

Mon Héroïne


Elle est belle comme toi
espiègle et enivrante
son tendre parfum me hante
elle devient ma foi.


C’est mon unique raison
face à la vie et son mystère
matador, héros téméraire
je voudrais être sa passion


Mais voilà, elle a l’insouciance
de celles qui ne consentent
ensorcelant tous mes sens
d’une douce idée obsédante.


Elle est belle comme toi
et enfin de compte je crois
qu’au fin fond de moi
je n’aime seulement que toi.


(c) Juillet 1998

26 juillet 2005

J'ai faim


J’ai faim.



J’ai faim. Voilà ce que je me disais. Une espèce de vieille dalle des familles. Cependant, par un phénomène que je ne m’expliquais pas, il faisait noir. Et quand je dis noir, c’est noir. J’y voyais rien. Pas à 2 mètres, pas à 20 centimètres ni même à 2 centimètres. Rien. Et puis encore cette sensation de faim. Ma bouche, ma gorge étaient aussi sèches que le désert de Gobi. Alors vous comprenez que je fusse un brin pétrifié. Je ne comprenais pas ce noir. En essayant de me souvenir, la seule chose qui me revenait en mémoire était le fait de m’être couché après ce feuilleton débile. De toute façon, il n’y avait rien d’autre au programme. En plus j’avais ni le satellite, ni le câble. Alors je m’étais tapé ce feuilleton à la con.
Mais là, j’avais faim, et j’avais soif. Mon ventre criait famine. Son chant n’était pas des plus mélodieux. C’est une foule de nœuds qu'il devait y avoir là dedans, vu le tintamarre que faisaient mes boyaux. Et puis, j’avais chaud. Et toujours rien à boire. Je réfléchissais aussi vite que je pouvais. Etais-je soudainement devenu aveugle. Faisais-je un cauchemar. J’allais alors sans doute me réveiller sous peu. Je n’avais qu’à patienter. Mais le temps me paraissait long. J’entendais aussi comme des voix. Mais elles restaient inaudibles. Un murmure, mais très lointain. Je commençais, je dois l’avouer, à paniquer doucement. Je tendis alors la main, pour sentir les draps. Mais ma main ne pu faire à peine dix centimètres. Elle heurta une paroi. J’essayais de l’autre côté, mais le résultat fut le même. J’essayais alors par le haut. Idem. Merde, on aurait dit que j’étais cloîtré entre quatre planches. Et puis j’avais toujours aussi faim et soif. Et toujours le murmure. Je faisais un cauchemar, c’était évident. Le murmure me berçait. Mes yeux se refermèrent. J’allais sûrement me réveiller sous peu.

« Et accueille ton enfant en tes saints seigneur. Qu’il siège à tes côtés et bénéficie pour l’éternité du repos des justes. Amen ».
Le curé invita l’assistance à adresser un dernier salut au défunt, dont le cercueil venait maintenant de prendre place dans la fosse. Quelques poignées de terre atterrirent sur le cercueil ainsi que quelques fleurs. L’assistance lentement repartit vers la sortie du cimetière. Plus un bruit ne semblait déranger les fossoyeurs qui finissaient de refermer la fosse. Dans un quart d’heure il serait midi. Il serait l’heure d’aller manger.




FIN

18 juillet 2005

Mi calor


MI CALOR



Ô cruelle et vile chaleur
de mon corps tu t’empares encore,
de ton soleil brillant tel l’or
tu mets la fièvre à mon coeur.

Sous ces cieux où tu vis le jour
ton image encore une fois me terrasse,
cette image qui jamais ne s’efface
à mon esprit fait sans cesse la cour

Et quand surgit le crépuscule
de ta chaleur qui jamais ne recule,
tu échauffes mon esprit et le fait se tordre
y insinuant un joyeux désordre.

Même au creux de mon sommeil
je sent ta présence, cruel soleil,
tu brûles et attises mes sens
avilissant toutes mes résistances.

Ô cruelle et vile chaleur
de mon corps tu t’empares encore,
et de ton soleil brillant tel l’or
tu mets la fièvre à mon coeur.

08 juillet 2005

C'est l'histoire d'une fleur


My Flower



The flowers are gone
no more smile in stock
no one enters my zone
I’m hard as a rock.

My sun appears in my back
but in front of me
it seems a little bit dark
I can’t even see the sky.

I return to the sea
my old and loved mother
Can you love me better?
my dear and sweet baby.

Don’t let me cry
look in the center of my eyes
take me by surprise
please make me fly

Higher
Higher

06 juillet 2005

La voix du destin (partie 2)


La voix du destin. (2)



- Est t’elle revenue ?

- Oui. Et encore plus méchante, plus remplie de haine qu’auparavant. Ma grossesse fut d’ailleurs un calvaire que j’ai toujours pris soin de cacher à Vincent. Il était si heureux à l’idée de devenir papa. Moi je sentais que j’allais finir pas commettre l’irréparable. Il m’était devenu de plus en plus insupportable de vivre avec la voix.

- Alors vous avez décidé de le tuer.

- Pas moi … mais la voix oui. C’est ce qu’elle me demandait depuis le début. Cependant pendant quelques mois je fus presque tranquille. Il semblait que la voix avait un ennemi. Un adversaire qui était de mon côté.

- Ah bon !

- Oui, parfois j’entendais la voix en pleine discussion houleuse avec une autre … mais qui semblait plus lointaine … Elle semblait en colère … Mais la voix lui disait toujours « Tais toi abruti, tu as parié … Tu me laisse faire » … Mais j’étais alors tranquille pour deux ou trois jours.

- Je suppute que la voix « amie » a été mise K.O.

- Pour une fois, je pense que vous avez compris quelque chose. Vous n’auriez pas un verre d’eau.

- Bien sur. Messonnier, allez me chercher un verre d’eau pour Madame Indulgente.



Sans m’en apercevoir, je commençais à comprendre l’éloignement de ma femme. J’en avais les larmes aux yeux. Tout comme je ne m’étais pas aperçu de la présence de deux individus, que j’apparenterais à des anges, si tant est que les anges n’aient plus d’ailles. Ils semblaient léviter. Ils écoutaient avec attention ce qui se passait dans la petite lucarne. Un rire leur échappait parfois.


- Voilà votre verre d’eau Madame Indulgente.

- Merci beaucoup.


Après avoir laissé Sonia finir tranquillement son verre, le commissaire lui demanda de raconter la suite.

- Comme vous devez sûrement vous en douter, La voix est revenue de plus belle. Plus menaçante. Elle disait qu’elle s’en prendrait à ma fille si je ne suivais pas ses ordres. Et moi j’avais l’impression que j’allais finir pas vraiment devenir folle. Alors malgré tout l’amour que j’avais pour Vincent, j’ai décidé de le tuer radicalement en suivant les ordres de la voix, afin d’avoir la paix. Je m’étais convaincu que je le faisais par amour. Cela détruisait notre couple. Je me suis hélas menti à moi-même. De toute façon le mal est fait.

- Qui vous a fourni l’arme ?

- La voix. Elle m’a dit d’aller dans le tiroir de la commode dans la salle à manger. Que j’y trouverais de quoi résoudre mon, problème.

- Et vous y avez trouvé le revolver !

- Oui. Il était chargé. Je n’avais plus qu’à l’utiliser. J’ai hésité encore deux ou trois jours en voyant Vincent jouer avec notre fille. Si vous les aviez vu, vous sauriez que je n’aurais pas pu tuer mon mari sans cette fichue voix.

Et elle éclata en sanglot. Elle savait sa vie gâchée à jamais. Elle ne savait pas au nom de quelle force elle avait agi, mais cela dépassait l’entendement humain. Elle sentait au plus profond d’elle, qu’elle avait été manipulée sans que personne puisse réellement la croire. Mais il était trop tard pour réfléchir à ça. Elle reprit alors son récit, après s’être essuyée les yeux du revers de la main.

- Alors … le vendredi, au coin de la ruelle qui longe la maison, je l’ai attendu. Il était là, exactement à l’heure que la voix m’avait prédite. Dès que je l’ai aperçu, une force irrésistible s’est emparée de moi et j’ai tiré jusqu’à ce qu’il n’y ai plus de balles. Je l’ai vu s’écrouler et je suis rentré chez moi.

- C’est tout !

- Oui, la voix m’a seulement dit de cacher l’arme chez moi. Que jamais la police ne me soupçonnerait d’un tel geste. Puis elle est partie. Je ne l’ai plus jamais entendue depuis ce jour. La suite vous la connaissait, puisque c’est vous qui m’avez arrêté.

- Oui, nous n’écartons jamais une piste.

- La voix avait tort. Elle me piégeait une fois de plus, constata t’elle amèrement.

- Messonnier, voulez vous bien apporter la déposition de Madame Indulgente, afin qu’elle puisse la relire et la signer.


Sonia était là, assise au milieu de ce sinistre bureau. Le commissaire et son adjoint sortirent de la pièce. L’adjoint s’empressa de demander à son supérieur.

- Vous croyez vraiment que ce qu’elle dit est vrai ?

- Je n’y crois pas beaucoup. Même pas du tout.

- Vous ne croyez pas qu’elle est un peu folle ?

- Probablement. Mais si elle s’en tient à cette version, elle finira sûrement dans un asile. Le seul point qui m’intrigue, c’est le revolver. Il n’a aucun numéro … Et quand je dis qu’il n’en a pas, c’est qu’ils n’ont même pas été limés, et qu’il ne porte aucune indication. Il ne ressemble à aucun modèle existant. Pas de marque de fabrique. Rien. Comme si elle l’avait fabriqué elle-même.

- C’est impossible.

- Je sais, mais la réalité est là.


Après cet échange, ils retournèrent dans le bureau. Sonia avait signé sa déposition. Ils la ramenèrent dans sa cellule.

Moi ? J’étais abasourdi, assis stoïque. Je n’en revenais pas. Ma pauvre puce. Je commençais à entrevoir ce qu’elle avait du endurer. Mais pourquoi ne m’avait t’elle rien dit. Le reste de l’histoire, ce sont les deux abrutis derrière moi qui me l’apprirent. Dés que Sonia eu fini sa déposition, ils commencèrent à se chamailler.

- Je te dis que tu as perdu ? Donne moi ce que tu me dois.

- Non, tu n’es qu’un tricheur …

- Non, je n’ai pas triché …

- Et l’arme … elle vient d’où alors ? hein ! On avait parié que tu ne devais pas l’aider matériellement. Tu devais seulement la pousser à tuer son mari un point c’est tout. Aucune aide matérielle. Juste un e aide technique …

- Prouve le !

- J’en parlerait à père … tu ne pourras pas lui nier la vérité.


Je n’en croyais pas mes oreilles. J’avais perdu la vie, ma femme et ma fille avaient leur vie de foutue à cause d’un stupide pari entre deux apprentis anges gardiens plus débiles l’un que l’autre. Une sourde colère monta en moi. Je me suis soudainement relevé, et me suis jeté sur eux, leur assénant au passage une magistrale gifle à chacun. Tout à ma colère, j’allais continuer un pugilat, lorsque un individu au genre saint Pierre se présenta. Les deux crétins n’en menaient plus très large. Je compris que ce devait être leur paternel.

- Alors sinistres abrutis, vous avez finalement remis ça. La dernière fois ne vous a pas suffit. Cette fois vous allez me faire six mois d’enfer. Le père Satan va vous mitonner un programme d’enfer …

- Ce n’est pas juste, c’est lui qui a triché …

- Taisez vous … je ne veux pas la savoir … Vous êtes la honte des anges. Disparaissez et présentez vous demain chez Méphistème, elle vous donnera les outils nécessaires à votre séjour en enfer. Allez ouste.


Et ils s’évanouirent dans les airs. Je me retrouvais là avec un patriarche, abasourdi par ce que je venais d’entendre. Devant ma mine défaite, l’homme mit sa main sur mon épaule, et tout en m’invitant à le suivre, me dit :

- Je suis sincèrement désolé. Je ne peux revenir en arrière. Mais nous veillerons à ce que tout se passe pour le mieux pour votre femme et votre fille.


Il était désolé. Et moi alors j’étais quoi. Je ne su pas quoi lui répondre. Je ne pu que le suivre. Je me retournais une dernière fois vers l’écran. Le visage de Sonia y était en gros plan. J’entendais même ses pensées. Elle y répétait à l’infini la même phrase, « pardonne moi chéri ». Et comment qu’elle était pardonnée.

Fin

La voix du destin (partie 1)


La voix du destin.



De toutes les femmes que j’ai connu, c’est d’elle dont je suis tombé amoureux. Certes, je n’ai jamais été un grand séducteur. Je dirais même qu’à ce niveau, on ne peut pas me qualifier de tombeur. Ce serait d’ailleurs plutôt le contraire. Mais « le destin » peut s’avérer cruel. Et quand je dis « le destin », je peux dire qu’aujourd’hui je pèse mes mots.


Sonia, je l’ai rencontré un jour de juin, par hasard sur le parking d’un centre commercial. Elle y avait crevé un pneu de sa voiture, et je ne sais pas trop pourquoi, mais c’est à ma personne qu’elle s’était adressée pour obtenir de l’aide. Et tout aurait pu, voire du, en rester là. Mais « le destin », si seulement j’avais pu le savoir à l’époque (et encore ma Sonia, cette merveilleuse et délicate femme, en y réfléchissant bien, était faite pour moi : Subtil, espiègle, drôle, …, magnifique en un mot), allait encore frapper.

Notre deuxième rencontre se produisit peu de temps après, alors que j’allais déjeuner dans un petit restaurant à deux pas de la société pour laquelle je travaillais à l’époque. Nous nous retrouvâmes nez à nez à l’entrée. Alors devant cette belle coïncidence, je ne pu me résoudre autrement qu’à l’inviter.
Puis, bon an mal an, avec le temps notre belle amitié se mua en un profond amour. Ah, si seulement « le destin » ne s’en était tenu qu’à ça, je serais encore le plus heureux des hommes à cette heure.


Au départ, notre relation fut des plus normales. Je dirais même qu’elle était sûrement au dessus de la moyenne. Une relation comme il ne doit plus beaucoup en exister de nos jours. Ce n’est que deux ans après notre mariage que les choses ont commencé à évoluer.
Tout d’abord, ce ne fut pas grand-chose. Presque imperceptible. Son comportement n’était plus tout à fait semblable à celui des premiers jours. Je mis cela sur le compte du fait que nous envisagions d’avoir un enfant. Cela la perturbait peut être. Puis je suis tombé malade ? On trouva dans mon corps, après analyse, une dose assez élevée d’arsenic. On ne trouva pas réellement la cause malgré les différentes recherches qui furent alors entreprises. On imputa cela à l’eau que j’avais dû boire. Cela pouvait être vraisemblable, de nos jours on trouve tellement de saloperies dans l’eau. Cependant, certains membres de mon entourages optèrent pour la solution de l’empoisonnement volontaire. Mais qui ?

Quelques semaines plus tard, ce furent les freins de mon véhicule qui rendirent l’âme. Je m’en tirais miraculeusement avec une jambe cassée et une voiture en moins. Là, le rapport de police fut formel, il y avait eu sabotage. Mais ils ne trouvèrent pas de coupable plausible. Il semblait simplement que quelqu’un cherche à me supprimer.
Suite à tous ces événements, Sonia avait un comportement de plus en plus détaché vis-à-vis de moi. Pourtant notre entente semblait encore très forte. Ainsi par un beau jour de juin, le 21 pour être précis, Sonia donna le jour à une petite Angèle. Mais au lieu de nous rapprocher, cette naissance creusa un fossé de notre couple. Mon médecin me réconforta alors en me précisant que cela était normal, que beaucoup de couple après une naissance avait besoin de se trouver de nouveaux repères, et que cela pouvait prendre un certain lapse de temps.

Hélas, je n’eus que peu de temps pour vérifier si cela allait s’avérer être vrai. Au mois de novembre, je pris deux balles en pleine poitrine dans une ruelle sombre alors que je rentrais chez moi. Le coup fut mortel. Lorsque je repris enfin connaissance, nous étions le jour de mon enterrement. Tous mes amis étaient là pour ma mise en terre. Une furieuse envie de crier, de montrer ma présence s’empara de moi, mais cela s’avéra inutile. Je sentis une chaleur s’emparer de moi et lentement m’aspirer dans un tunnel remplit d’une douce lumière blanche. Je compris pour avoir lu des reportages sur les « near death experiences » que j’avais toutes les chances de ne pas en revenir. L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais non bien au contraire, c’est là qu’elle allait commencer.

Je ne me souviens plus très bien de ce qui s’est passé, mais je ne pu ensuite qu’être un spectateur silencieux. Comme si je regardais un film à la télévision. La première image qui me revient c’est Sonia. Effondrée, semblant porter toute la tristesse du monde sur son visage, assise dans un bureau face à un homme. Et cet homme je le reconnaissait que trop bien. C’était le commissaire qui avait enquêté sur mon accident de voiture. Il avait un air grave, tandis que Sonia semblait accablée.

- Alors, vous avouez oui ou non. De toute façon nous avons retrouvé l’arme du crime dans votre cave. Et les empreintes qui sont dessus sont les vôtres. Cela suffit amplement pour qu’un juge vous inculpe et vous place en détention.

- Non, pas ça s’il vous plaît. Qui s’occupera de ma petite fille ?

- Fallait y penser avant madame

- Peut être, mais il m’a dit que je ne risquais rien. Que la police était bien trop stupide pour penser que je puise avoir tuée mon mari.

- Je ne sais pas qui peut bien être vôtre informateur, mais laissez moi vous dire qu’il s’est salement trompé sur l’efficacité de la police. Avez-vous un amant madame Indulgente ?

- Non … pour qui me prenez vous commissaire. J’aimais mon mari contrairement à ce que vous semblez insinuer …

- Permettez moi d’en douter. Lui aussi d’ailleurs doit sûrement en douter là où il est.




Mais contrairement à l’avis du commissaire, je n’avais jamais vu ma femme aussi sincère. Sa voix était si particulière dans ces moments là. Je ne comprenais pas trop la situation. Elle était surréaliste pour moi.

- Laissez le où il est, hurla t’elle. Vous ne savez rien … vous m’entendez … vous ne savez pas combien je souffre … combien je hais mon geste … combien je regrette de n’avoir jamais osé le dire à mon mari. Vous ne savez pas. Je ne sais même pas si vous arriveriez à comprendre.

- comprendre quoi madame !

- Que c’est lui le coupable … non elle …

- Mais qui est « il » … « elle » … ?

- Lui c’est la voix qui me parlait sans cesse. Qui ne s’arrêtait jamais. Même durant mon sommeil elle était là. Sournois, vil, il prenait un malin plaisir à me torturer. Alors en espérant qu’il s’arrête, j’ai commencé à faire ce qu’il disait. J’étais dans un état second. L’arsenic dans les verres de mon mari s’était moi. Mais je me débrouillais pour que les doses ne soient pas mortelles.

- Mais c’est il ou elle ?

- Elle la voix, mais lui parce que c’était une voix d’homme.

- Pourquoi alors ne pas mettre des doses mortelles si la voix vous l’ordonnait. Vous venez de dire que vous espériez vous en débarrasser en faisant ce qu’elle demandait.

- Oui … mais mon mari je l’aimais plus que tout. Vous comprenez ça, je l’aimais, dit t’elle en sanglot …

- Je vous avoue avoir du mal

- De toute façon là n’est pas le problème … vous ne pouvez pas comprendre

- Vous avez raison … moi avant de comprendre il faut que je sache ce qui s’est effectivement passé. Continuez.

- Après le retour de mon époux à la maison, la voix est revenue de plus belle. Elle me répétait que j’avais lamentablement échoué, et que j’allais en payer le prix

- Quel prix ?

- Je ne sais pas …, mais il le répétait sans cesse. Il disait que tant que mon mari serait en vie, je ne serais jamais tranquille. Que je ne serais jamais libre.

- Mais à quoi voulait t’il arriver ?

- Je ne sais pas pourquoi, mais il voulait que je me libère de mon mari.

- Vous n’avez pas pensé à consulter un psychiatre ?

- Non … je ne suis pas folle.

- A vous écouter, on pourrait être amener à penser le contraire …

- Puisque je vous dis que c’est la voix. D’ailleurs comment expliquer le fait que je sois parvenu à trafiquer la voiture de Vincent, alors que je n’y connais strictement rien en mécanique.

- Tiens, vous l’appelez Vincent maintenant !

- Oui … Vous savez il me manque … D’autant que je sais ce que j’ai fait sans trop vraiment comprendre pourquoi et comment …

- Vous disiez à l’instant que c’est vous qui aviez saboté la voiture de votre mari …

- Oui, et je serais incapable de le refaire aujourd’hui. C’est la voix qui m’indiquait comment faire. Quel tuyau débrancher, quelle partie scier légèrement. Elle savait tout.

- Vous faisait t’elle peur ?

- Peur ! vous avez bien écouté ce que je viens de vous dire. J’étais terrifiée, oui. Carrément terrorisée. Quant on est venu m’annoncer que Vincent venait d’être victime d’un accident et qu’il n’avait rien de grave, un double sentiment s’est emparé de moi. J’étais en même temps soulagée et terriblement déçue. Vous comprenez. Soulagée, parce que je ne le répéterais jamais assez, j’aimais, j’aime et j’aimerais jusqu’à mon dernier souffle mon mari. Et déçue, car je savais que la voix allait revenir.