31 décembre 2013

Exorable


Il était un fait inexorable. 2013 ne survivrait pas à cette journée. J’en venais aussi à me demander si j’allais moi-même y survivre. Je ne me sentais pas à ma place dans cette soirée. Véro virevoltait parmi les divers convives au bras de son nouvel ami. L’ambiance un brin surannée à mon goût ne me convenait pas. Je n’aurais pas dû être exorable. Je regardais ma montre. Minuit approchait. Envie de m’évader. Marrant ça, …, s’évader du 36 !
Mon téléphone vibra. L’icône de notification se mit à clignoter. « Help me ! T où ? ». Ça ne venait pas de Véro. Plus surprenant, ça émanait de Mytilda. Je composais son numéro. Rapide conversation. Rendez-vous au plus vite sur le pont des arts. Au bar je pris une bouteille de champ et deux flûtes. Enfilai mon manteau et prit la poudre d’escampette.

Vers minuit, je débouchais sur le pont. Le temps était couvert, mais il ne pleuvait pas. J’avisais un banc libre et pris place. 10 minutes plus tard, Mytilda me rejoignit. Sa soirée l’avait déprimée. Le rapprochement Mytilène-Valérie, bien que discret, lui retournait les entrailles. Cette idée de share-time, concept « Mytilènien », ne recevait pas l’entier accord de Mytilda. J’essayais de la rassurer, de minimiser sa peine. Mais à quoi bon. Je fis sauter le bouchon de la bouteille. Une Bollinger grande année 2002. On ne se refusait rien me dis-je. Je lui tendis une coupe qu’elle sirota en silence. Ce dernier fut annihilé à Minuit pile, quand les fêtards se mirent à hurler, les voitures à klaxonner. 2014 avait frappé à la porte et apparemment on lui avait ouvert. Les flûtes étaient vides. Je les remplis de nouveau.

- On trinque …
- A quoi, fit-elle désabusée
- A notre avenir, à 2014 …
- Tu crois à ces conneries ?
- Tu sais l’espoir fait vivre, non !
Je me mis debout et levai mon verre. Mytilda se redressa, nos verres vinrent se choquer doucement.
- Cul sec !
- Cul sec, répondis-je.
Une fois cela fait, nos regards se croisèrent et elle me prit dans ses bras. Je fis de même en refermant le cercle.
- Bonne année, dis-je en regardant notre dame au loin.
- Bonne année.
Nous restâmes un long instant ainsi. Puis nous revînmes sur le banc. Il restait du champ. Elle resservit nos verres. Et en silence nous contemplâmes la seine qui paisiblement s’écoulait. Sa tête se posa contre mon épaule. Mytilda cherchait un peu de réconfort. Il ne pleuvait toujours pas, mais la nuit allait sûrement être bien arrosée.
- T’en pense quoi du partage ?
- Sincèrement, …, et bien …


The End.


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30 décembre 2013

Fruition


Bilan de l’année : Euh pourrie …

Non c’est vrai, on ne peut pas dire que cette dernière m’ait porté au stade ultime de la fruition.
J’ai subis les foudres d’une clique ptériomorphe, Véro, ma dulcinée, enfin ex dulcinée, m’a quitté pour ce que l’on pourrait considérer comme un refus d’obstacle (On ne peut pas dire que ne pas vouloir se coltiner la meilleure amie en mode loose pendant ses vacances, soit du gros, gros obstacle !), puis pour un parasite pour enfin se retrouver dans les bras de Monsieur Assurances tous risques, le Commissaire Bébert, nouvel héros et héraut de la bonne nouvelle policière.

Et point culminant, j’avais fini par accepter de passer ma soirée du réveillon à la soirée du 36 quai des orfèvres. Véro dans une lubie propre à elle, voulait tellement que l’on reste proche, genre mon meilleur ami, qu’elle m’avait tanné comme une folle pour que je dise oui.

Bref … j’avais été faible, j’avais dit oui.

Au boulot, avec Mytilda on avait beaucoup parlé de l’affaire des Sifu … Elle était sur le cul. Elle n’avait rien vu venir. Elle me confia que son amie s’était en outre prise de compassion pour l’ex du tueur. Je fis le rapprochement avec la Mytilène dont m’avait parlé Véro l’autre jour. Intérieurement je me rendais compte que c’était là aussi un beau sac de nœud.
- Et tu passes où le réveillon ?
- Chez les flics … Véro m’a travaillé au corps pour que j’y aille …
En même temps je n’avais pas prévu grand-chose … Et toi ?
- Oh … comme chaque année avec les filles on se fait une night au palais de la moule, du côté des halles. C’est moule à volonté, champagne et soirée dansante, compagnie créole, Gilbert Montagné, etc. …, jusqu’au bout de la nuit !
- Fichtre … ça va zouker !
- Ouais … mais bon vu l’ambiance tendue du string en ce moment … Enfin on verra.
Ne travaillant pas le lendemain, lorsqu’elle partit je lui souhaitai un excellent réveillon.

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29 décembre 2013

Farrago


Les nouvelles s’amassaient devant moi. Ce farrago d’informations dont certaines m’étaient passées sous le nez comme ça l’air de rien, me faisaient passer pour le roi des nigauds. Du moins en avais-je l’impression.

Véro était rentrée chercher des affaires car elle allait s’installer chez son nouvel ami qu’elle avait rencontré depuis peu. Elle m’indiqua qu’il s’agissait du commissaire Bébert, celui que l’on voyait à la télé depuis quelques jours.
En discutant avec elle j’appris aussi qu’elle avait la connaissance de ma collègue Mytilda dans le club où elle venait de s’inscrire. Club conseillé par Valérie, ex du meurtrier Billy Bob, qu’elle avait connu l’été dernier lors de notre séparation tandis qu’elle fréquentait un certain Joao Pedro. D’ailleurs elle me dit qu’elle suspectait de plus en plus fortement Valérie de trouver quelques plaisir charnelles à la fréquentation de la gente féminine du club. « Merde » me dis-je, elle va finir par faire partie de la clique. Toujours d’après le ressenti de Véro, elle était au moins à voile et à vapeur si elle en croyait le petit éclair de jalousie ayant traversé ses yeux lorsqu'elle lui avait annoncé pour Bébert et elle.

Nous parlâmes de choses et d’autres. J’étais toujours abasourdi au point que je faillis oublier de lui parler de l’arme que j’avais récupérer un soir dans une poubelle près de chez Valérie. Elle appela son ami commissaire qui l’attendait en bas de l’immeuble. Ce dernier tout en me félicitant du soin que j’avais apporté à ne pas y avoir laissé de traces me sermonna de ne pas l’avoir ramené plus tôt à la police. 20 minutes plus tard, des policiers arrivèrent. Je fus prié de les suivre afin de faire une déposition. J’accusais le coup et ne pus prononcer la moindre objection.
 

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28 décembre 2013

Datisme


Ça tournait en boucle. A la télévision, à la radio. Même les flux RSS ne semblaient se connecter que pour ça. La nouvelle répétée à l’infini finissait par faire mal au crâne devant tant de datisme.

Bref il y avait eu un énorme coup de filet du côté de Lyon. Deux immenses organisations criminelles, avec un goût prononcé pour les trafics de stupéfiants, venaient d’être démantelées. L’une d’elle avait son QG dans la banlieue nord, tandis que l’autre organisait ses trafics sous couvert d’un club d’un art martial pseudo révolutionnaire. Un certain commissaire Bébert, à l’instar de la nouvelle elle-même, passait en boucle.

Vers midi, j’eu la surprise de voir en arrière-plan Véro, Valérie ainsi que d’autres membres du club auquel Véro venait d’adhérer. Je crû même discerner furtivement Mytilda.
Ce coup de filet avait trouvé son origine dans l’arrestation d’un certain Norbet Trippou, dit Billy Bob. Soupçonné de l’assassinat d’un des Maîtres du club d’art marti
al, il avait été interpellé il y a quelques jours, et chance pour la police, avec des membres d’une bande de la banlieue nord venue pour soit le supprimer, soit le soustraire à la police, cela reste à déterminer.
Toujours est-il  que lors des gardes à vues, des langues s’étaient déliées et une nouvelle bande, en plus de la première, put aussi être mise en cause.  Leur Chef, Sifu 1er était aujourd’hui en fuite et faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international.

J’étais sur le cul (Ok, j’étais assis sur le canapé, c’était moins dangereux pour mon arrière train !). Ebahi par tout ce que j’apprenais. J’éteignis la télé et essayai de joindre Véro. Peine perdue, je tombais invariablement sur la boîte vocale. Je pris ma veste et sortis prendre l’air.


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27 décembre 2013

Préliber


Vendredi matin je prenais enfin connaissance du SMS reçu deux jours plus tôt. C’était Mytilda. « Etonnant » me dis-je.
Il était sobre et son contenu un brin surprenant : « Coucou, qu’est-ce que tu fais ».

Je ne savais trop quoi en penser. En plus répondre deux jours après … hein !
Bref je remis mon portable dans ma poche, saisi mon manteau et prit la route du boulot.

A peine arrivé, je vis que Mytilda me jetait un regard noir alors que j’allumais mon ordinateur. Elle me fit signe de venir à la machine à café. Le temps de saisir mon mot de passe et d’ouvrir les programmes utiles, je l’y rejoignis.

- Alors tu réponds jamais abruti ?
- Hein … ah le texto … Excuse j’étais à l’ouest …
- Ouais ben c’n’est pas une raison. On répond !
- Oui … j’l’ai pas fait … désolé si ça t’as heurté …
- Pffufff … non il me faut plus que ça ! De toutes manières niveau « heurtage » t’as de la marge par rapport à ce que je prends en ce moment …
- Ah des soucis …
- Oui … une idée du partage qui finalement ne me plait pas …
Elle avait les yeux rougis.
- Tu dors bien en ce moment ?
- Pourquoi ?
- J’sais pas, t’as l’air crevé.
- Ouais … le canapé.
- Ah … je connais ce syndrome. Je crois qu’en la matière, je fus l’un des pionniers à préliber la chose !
- A quoi …
- Ben à goûter la chose …
- T’ain tu fais chier avec tes mots à la con !
- Ok … Bon tu vas te décider à m’expliquer tes problèmes !
Regarde, moi je t’ai bien fait un topo sur mon couple … enfin feu mon couple …
- Ouais … on verra … quand tu commenceras à répondre à mes sms !
Je finis mon expresso sur des banalités et nous regagnâmes nos postes. Je tapais un texto vite fait. Le téléphone de Mytilda vibra.

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26 décembre 2013

Brandiller


Je venais à peine de sortir du bain, quand on sonna à la porte. Vêtu d’un peignoir multicolores de chez Ikea, une des ténues les plus adéquates qui soit pour aller ouvrir la porte à d’éventuels inconnus, je scrutais par le judas qui pouvait bien sonner. C’était une de mes voisines. Abby.
- Bonjour, vous désirez, fis-je en ouvrant la porte ?
- Bonjour … fit-elle embarrassée.
Mon ami et moi-même nous nous demandions si vous étiez seul ?
Je me revois brandiller de la tête … ce qui fait que l’on ne pouvait réellement savoir si c’était oui ou non. Abby eut un rictus de perplexité au coin de l’œil qui m’indiqua que ma manière de répondre était peu claire.
- Euh non … euh oui je suis seul … Pourquoi ?
- Bien voilà, mon ami et moi n’avons pas de famille et en ce jour de fête nous aimerions ne pas dîner en tête à tête … Alors si ça vous dis, nous serions vraiment ravi de vous avoir comme invité.
- Oh … c’est très gentil, mais vraiment ça me gêne !
- Mais non, il ne faut pas … Et puis ça nous permettra de faire connaissance entre voisins. C’est vrai on se parle à peine lorsque l’on se croise …
- Vous êtes sûr …
- Mais oui … dites oui !
Je n’avais pas envie de refuser. Elle et Johnny formaient un joli couple bien sympathique.
- Je me change et j’arrive.
- Parfait … nous sommes au 13.
- Oui merci, je ne savais plus trop …
- Et bien on dit dans 30 minutes.
Sur ce … nous nous séparâmes. 30 minutes plus tard je sonnais à l’appartement 13.

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25 décembre 2013

Sade


Noël. Véro était partie passer la journée dans sa famille. Évidemment sans moi, histoire de bien marquer nos nouvelles frontières. J’avais réveillonné seul. J’avais bu un Gewurztraminer vendanges tardives et m’étais laissé envahir par une douce saudade.

La veille, Mytilda avait été absente. Elle n’était pas encore remise de sa nuit « prise de becs ». Bref à part m’épancher sur moi-même, je n’avais pas grand-chose à faire en ce jour.

Bébert lui, avait dû annuler une visite en province. Les écoutes mises en place auprès du gang des Sifu et de la bande du Nord avaient fait mouche. Le dénommé Billy Bob avait a priori été logé du côté de Lyon. Ce n’était pas très précis. Un certain Rachid avait été appelé par le chef de la bande du Nord afin d’établir une surveillance de Norbert Trippou. Bébert et Patfol’ étaient donc sur le pied de guerre depuis cette nuit et avaient eux-mêmes mis en place une surveillance du dit Rachid. Bébert, dans cette effervescence était bizarrement sade. En fait tout allait bien pour lui ces derniers temps …

Mon téléphone émit le signal de notification d’un SMS. Pas vraiment envie de lire ce dernier. Je verrais ça après un bon bain chaud. J’avais besoin de me détendre. Je pris l’enceinte Bluetooth et partis faire couler le bain ...

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24 décembre 2013

Équanime


L’équation était toujours la même pour p’tit Freddo : Retrouver Billy Bob.
Dans le cas inverse, l’ire de Brahim pourrait bien lui retomber sur la gueule. Et ça, il ne le souhaitait pas trop.
P’tit Freddo en était là de ses réflexions, quand Paulo le rejoignit.

- Tu ne devineras pas la nouvelle !
- Ben dis la bâtard …
- Eh … tranquille chacal …
- Allez crache !
- Ben on a localisé Billy Bob !
- Putain, mais c’est Noël …
- Ouais …
- Et il est où le baltringue ?
- A Lyon !
- Et tu tiens l’info d’où ? c’est sûr ?
- C’est Rachid … un ancien du coin. C’est du 100% sûr.

P’tit Freddo prit les infos complémentaires et descendit au bureau de Brahim. Il pénétra dans la cave.
Brahim l’accueillit. Il était d’humeur équanime. Ces derniers jours il était stressé et insupportable.

- Alors … On en est où avant que je chope l’un d’entre vous pour faire un carton !
- A’y’est chef … on l’a logé !
- C’est vrai ? Et où ?
- A Lyon. Il se planque dans un box.
- Prépare la voiture … on part cette nuit.
- On prend qui ?
- On y va à deux … ça suffira. Crois-moi, il va filer droit quand je vais lui mettre le grappin dessus …

Brahim se fit expliquer comment ils avaient repérer le fuyard. Il décida d’appeler Rachid afin de faire surveiller Billy Bob au cas où ce dernier viendrait à vouloir changer d’air.

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23 décembre 2013

Rocambole


Au boulot, l’humeur de Mytilda restait constante. Dans le maussade. J’avais beau essayer de plaisanter, de me montrer plus agréable qu’à l’accoutumé, rien ne semblait la dérider ces derniers temps.

De mon côté, Véro m’avait remis sur les rails de la séparation. Il n’était plus question que je puisse rejouer dans les parages de son entrefesson. Cependant, la déception fût moindre que l’été dernier. Certes je reçu une claque, mais elle ne me laissa pas à terre. Juste assis sur le canapé.
Et puis Véro y avait mis les formes. Elle voulait vraiment que nous restions proches. Elle n’avait rien à me reprocher. Elle avait déconné cet été et regrettait que je fusse celui qui payait les pots cassés. Elle pleura beaucoup. Moi aussi. Nous finîmes dans les bras l’un de l’autre, les yeux rougis.

Mytilda de son côté trouvait que la plaisanterie « Mytilène et Valérie » avait assez durée sans qu’elle n’intervienne. Elle trouvait que la situation faisait un peu rocambole. Alors quand Mytilène daigna rentrer dont on sait où, elle lui fit une scène. Mytilène lui expliqua qu’elle faisait ce qu’elle voulait. Qu’elle ne lui avait surtout pas juré l’exclusivité. Mytilda s’emporta encore plus.
Chacune campant sur ses positions, la diatribe finit aux aurores et Mytilda se retrouva à pieuter sur le canapé.

Bref, le lendemain au boulot, je ne pus faire que le constat d'une situation qui ne s’était pas améliorée. Elle ne voulait toujours pas en parler, même si elle venait de moins en moins réticente aux pauses café/Thé que je lui proposais. Nous y discutions de la vie en générale, et j’inventais des histoires absolument absurdes dans lesquelles elle se laissait aller. Je me disais que si elle pouvait oublier ses malheurs 5 minutes, c’était déjà ça de gagner. En plus j’oubliais par la même les miens.    

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22 décembre 2013

Domesticisme


Billy Bob n’avait jamais été un adepte du domesticisme. Il était plutôt rebelle à toute autorité. Et ce n’était pas à son âge qu’il allait changer. Peut-être que s’il avait été un peu plus clairvoyant aurait-il pu s’apercevoir qu’il était tout de même sous le joug de sa connerie.

Apparemment il ne retenait pas vraiment les leçons. Il continuait à fréquenter les bars la nuit. Il buvait et dépensait ce que ses menus larcins lui rapportaient. Il s’enferrait dans la situation. Et manque de bol pour lui, il finit par s’arrêter dans un bar où le patron le reconnu. Ce dernier ne dit rien et demanda discrètement à un type à la mine patibulaire (mais presque … je sais c’est vieux comme le monde !) de le suivre quand il partirait afin de savoir où il créchait.

Le patron du bar, ancien membre de la bande de Brahim avait épousé une lyonnaise et était venu s’installer ici. Il avait ouvert un bar, tout en faisant toujours parti du réseau. Il avait été averti qu’on recherchait Billy Bob du côté de la capitale. Par chance Billy Bob ne l’avait pas remis. Trop alcoolisé peut-être se dit-il !

Billy Bob régla rubis sur l’ongle ses consommations et prit le chemin du retour. Il ne s’aperçut pas qu’une ombre le suivait au loin.

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21 décembre 2013

Fanfreluche


Il était près de midi quand les filles ressortirent du commissariat.
Mytilène leur proposa d’aller boire un verre avant d’aller peut-être manger un truc. Véro n’était pas hyper emballée par la proposition. Elle regarda sa montre tout en réfléchissant. Elle allait couper la boire en deux. Elle finit par répondre qu’elle prendrait bien un verre avec elles, mais qu’elle ne pourrait restait déjeuner.

Bébert était content. Les jeunes femmes s’étaient montrées ouvertes et disponibles. Elles n’avaient pas pris l’affaire pour une fanfreluche. Même si pour cette Valérie la page Norbert Trippou, alias Billy Bob, était tournée, elle s’était évertuée à se rappeler tout ce qu’elle pouvait sur ce fifrelin.
Et lorsqu’il lui montra le porte clé aux initiales « BB », elle confirma que Billy Bob avait bien le même.
Et quand il lui indiqua qu’il avait été retrouvé sur le parking de la salle de sport, elle se rappela cette soirée où il y a quelques semaines, Billy Bob au retour d’une sortie s’était arrêté non loin de la salle et avait disparu 10 minutes en la laissant seule dans le véhicule. Bébert lui soumit une date. Elle acquiesça. Mon dieu, elle avait partagé la vie d’un tueur, d’un bandit.

Au bar Mytilène réconfortait Valérie qui avait du mal récupérer de tout ce qu’elle avait appris. Elles trinquèrent et burent à l’avenir afin d’essayer de faire un premier pas sur un nouveau chapitre de leur histoire. Véro regarda l’heure et prit congé. Elle avait un rendez-vous.

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20 décembre 2013

Croquignole


Norbert (Pas Trippou hein … mais le pseudo garde du corps de Brahim !!! Faut suivre …) appela Brahim pour faire son compte rendu quotidien.
- Alors, on en est où ?
- Elle est au poste de police.
- Hein … pourquoi ?
- J’en sais rien. Y’a un condé qu’est passé la voir à la salle de sport. Il leurs a posé des questions et montré une photo ?
- Mais de qui !
- Ben … j’ai essayé de voir avec une des filles vite fait alors qu’elles s’apprêtaient à partir au restaurant.
- Oui abrège … qu’est-ce qu’il y avait sur la photo ?
- Ben un certain Norbert Trippou … j’connais personne de ce nom !
- Merde …
- Norbert tu me la lâches pas … tu lui colles au cul !
- Oui chef …

Brahim qui connaissait le véritable état civil de Billy Bob constata que la flicaille avait fait le lien avec Billy Bob. Ça l’emmerdait. S’ils venaient à mettre la main sur l’autre connard, il pourrait remonter jusqu’à lui. Il devait à tout prix mettre la main sur cette crevure avant les keufs.

Il appela p’tit freddo qui entra dans son bureau.

- Approche tête d’œuf …
- Mais chef j’ai rien fait …

Brahim lui fila une croquignole … en lui reprochant de ne pas avoir encore retrouvé Billy Bob.

- Et ils en sont où les Sifu ?
- Comme nous … ils sont à la rue les baltringues !
- Ouais ben t'vante pas … et t’as intérêt à lui mettre le grappin dessus en 1er si tu veux pas qu’il t’arrive des bricoles …
Allez dégage …

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19 décembre 2013

Pourpenser


Véro rentra tard. Elle venait de s’inscrire dans un club de self défense. Peut-être qu’un peu de sport calmerait ses interrogations, ses angoisses. J’étais déjà pieuter et elle se glissa dans le lit et se tourna de son côté.

Le lendemain, sans que je ne lui demande rien, elle me fit le compte rendu de sa soirée. Ses retrouvailles avec Valérie, son 1er cours et surtout cet inspecteur qui était venu les interroger sur un type dont elle ne connaissait apparemment rien à l’annonce de son nom. Cependant à la vision de sa photo, elle avait immédiatement reconnu Billy Bob, l’ex de Valérie ! 

- Ben tu sais, l’autre cowboy !

Je ne relevais pas, histoire de ne pas remettre sur le tapis qu’à l’époque elle batifolait dans les bras d’un autre. Par contre je l’avais vu une fois l’autre cowboy. J’avais même un souvenir du garçon plutôt glacial. Un revolver retrouvé dans une poubelle. Apparemment Valérie n’était plus avec. Pour une fois ce n’était pas une vilaine chose.

- Bon, faut que je me dépêche, y’a Mytilène qui va passer me chercher.
- Ah … c’est qui et pour quoi faire ?
- Oh … c’est une des filles du cours. Je crois qu’elle et Valérie … enfin, ce n’est qu’un pressentiment …
- Ah pour une nouvelle c’est une nouvelle … Et tu vas faire quoi ?

Elle m’expliqua qu’elle était convoquée au commissariat au sujet de Billy Bob qui était soupçonné de meurtre. Un truc de dingue me dit-elle.
Son téléphone sonna. Mytilène l’attendait en bas. Elle me claqua une bise et partit rapidement. Elle s’était bien apprêtée pour une déposition me dis-je. Puis je me mis à pourpenser sur ce que je venais d’apprendre en reliant cela au revolver …


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18 décembre 2013

Boursiller


Bébert prit par une nouvelle affaire n’avait pu se retourner à la salle de sport. Cependant le lendemain, il arriva pour la fin du cours du soir.

Il s’installa à la sortie de la salle en attendant la sortie des adhérents. Il avisa une bande de femmes qui se dirigeait vers les véhicules sur le parking.

- Bonjour Mesdames, Commissaire Bébert.
- Ah oui je vous reconnais … vous enquêtais sur le meurtre de Sifu 25 !
- Tout à fait …
- Et vous venez pour quoi ?
- Nous avons peut-être un début de piste … connaissez-vous un certain Robert Trippou ?
- Non ça me dit rien … Et vous les filles ?

Robert scruta ces dernières, quand soudain il reconnut la brune de la veille.

- Et vous Madame …, fit-il en interrogeant cette dernière
- Mademoiselle … Véro pour les intimes …
- Charmante …
- Certainement, par contre c’est mon premier cours et je ne connais pas de Norbert Trippou

Les autres filles qui avaient commencé à boursiller afin de payer le restaurant à Valérie dont c’était l’anniversaire ce jour, répondirent tout autant par la négative.
En désespoir de cause Bébert sorti la photo … et la montra tour à tour aux filles présentes. Soudain, quand vînt le tour de Valérie cette dernière s’exclama :

- Ô l’enculé … C’est Billy Bob … mon ex !
- Pardons madame, vous connaissez cet individu ?
- Mais oui pour mon plus grand malheur … Véro viens voir !

Véro s’approcha et confirma les dires de Valérie. Bébert leur demanda si elle pouvait passer le lendemain au commissariat, ne voulant pas gâcher la soirée d’anniversaire de ces dernières.

- Pas de problème commissaire, je vous les amènerais, je n’ai pas grand-chose à faire demain !
- Et vous êtes !
- Mytilène.
- Et bien je vous en remercie Madame …
- Mademoiselle commissaire … Si on peut aider la police …

Bébert prit congé non sans un regard appuyer envers la dénommée Véro, avec qui il ressentait un truc étrange. 

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17 décembre 2013

Roquentin


Patfol’ avait enclenché la machine. Il avait émis un avis de recherche concernant le dénommé Norbert Trippou. Une photo et une description sommaire de la réquisition. Pour l’instant il n’était recherché uniquement qu’en qualité de témoin. Les preuves pour autre chose manquaient cruellement.

Bébert revînt de la salle. Etonnamment guilleret releva patfol’. Il ne chercha cependant pas plus loin, mettant cela sur le compte qu’il y avait une piste sérieuse.

Du côté de Lyon, la description de Norbert tomba sur les écrans de chaque poste de police. Norbert de son côté regardait la télé au fond de son box à l’aide d’un casque afin que personne ne puisse entendre. Rouge chaton avait bien installé le truc. Billy Bob louait ce petit brin de bonne femme. C’est une gonzesse comme ça qu’il lui aurait fallu se dit-il. Quoiqu’un brin trop rebelle par moment à son goût. Il zappa et tomba sur c’te baltringue de Stéphane Bern : « Regardez-moi c’te trogne de Du Guesclin … pfuuffff ». N’empêche qu’il continua à regarder l’émission.

De mon côté, Mytilda était finalement venu boire un café, tout en me prévenant que si c’était pour faire mon roquentin, je m’en mordrais les doigts, si ce n’est plus. Prévenu, je m’étais contenté de l’écouter parler de ses problèmes personnels. Enfin pas dans le détail. Jusque, dans la moule team, tout n’était pas tout rose tous les jours. Elle me parla de mauvaises vibrations, de karmas obscurs et autres images peu reluisantes. Je compatissais avec elle, en lui indiquant de mon côté que je connaissais une situation analogue.
- Anal quoi ?
- Analogue … hein … ah ouais … identique, pareil !
- Ben prend-moi pour une conne, c’est juste que j’avais pas entendu …
- Ok … ok … t’énerve pas …

Effectivement, elle était sur les nerfs.

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16 décembre 2013

Autrice


« Ô triste suis-je
Ma belle fait grise mine
Que cette fleur élimine
Ce malheur, ce vertige »

Tout en déposant un dessin de rose digne d’un enfant de trois ans (L’auteur n’a on ne sait trop pourquoi, jamais su développer le moindre talent de dessinateur !) sur son clavier, je déclamais ce vers à Mytilda qui faisait pour le coup plus que grise mine (Après y’a quoi … noire mine ?), histoire de détendre l’atmosphère.
Elle releva la tête. Je sentis que j’étais à deux doigts de me prendre une manchette directe à la carotide, mais l’éclair de colère se dissipa rapidement de son iris.

- Dégage !
Fais pas chier, c’est pas le moment …
- Ah … et ça serait quand le moment ?
- J’ai dit dégage
- Ça j’ai compris … mais avant de le faire j’aimerai savoir si tu veux prendre un café tout à l’heure …
- Qu’est-ce que ça peut te foutre …
- Ben juste de savoir si nous pourrions prendre un café, histoire de relâcher un peu nos chakras !
- Oui ben … dégage …
- Bon on dit 15 H 15 !

Je n’attendis pas la réponse. Je pris mon bloc et partis pour ma réunion.
Après mon départ Mytilda prit le dessin, et telle une autrice, une poétesse, recopia quelques lignes à son dos avant de le ranger dans son tiroir.


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15 décembre 2013

Tancer


Billy Bob n’était pas sérieux. En mode « planqué », où par définition il fallait le moins possible se faire remarquer, il y était tout de même parvenu dans un des troquets qu’il fréquentait. Chargé comme une mule, les yeux rouge débordants d’alcool, il s’était vertement fait tancer par le tenancier, avant de se faire expulser manu-militari. Il avait gueulé comme un putois sur le trottoir. Tellement que les voisins, excédés, avaient fini par appeler la police.

Par chance, un dernier instinct de survie avait poussé Billy Bob à disparaître des parages juste avant l’arrivée des condés. Cependant, une main courante et une brève description de l’individu fut faîte auprès de la maréchaussée.

Le lendemain, Bébert était de retour à la salle de sport. Il voulait savoir si quelqu’un connaissait ce Norbert Trippou. Au premier abord personne ne semblait connaître une personne répondant à ce pédigrée. Il était 14 H. Il indiqua qu’il repasserait dans la soirée afin de voir les adhérents venant à ces horaires. En sortant il croisa une jolie brune. Ils se dévisagèrent.
Bébert ne put s’empêcher de demander si elle connaissait un certain Norbert Trippou. Elle répondit que c’était la première fois qu’elle venait dans ce club afin de se renseigner sur l’inscription et que non, elle ne connaissait nul Norbert Trippou.
Il lui sourit et elle lui retourna un magnifique sourire. Bébert rougit un peu, fit demi-tour et reprit la route du commissariat.


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14 décembre 2013

Aménité


Malgré la mise au point de Véro, je faisais en sorte de faire preuve d’aménité envers elle. Cependant, il apparaissait de plus en plus évident que quelque chose avait profondément changé en elle. Comme si elle ne savait plus trop ce qu’elle voulait, tout en sachant apparemment ce qu’elle ne voulait pas.

Bref un jour tout était au mieux dans le plus parfait des mondes, quand le lendemain nous frisions la fin de celui-ci. Enfin, mon moral n’était pas forcément au beau fixe.

Hier nous étions allés rendre visite à ses parents du côté de Patecrû. Ça faisait une éternité qu’elle ne s’y était rendue, et elle était toute heureuse d’y être. Mon retour en grâce, enfin à temps partiel, ne fût pas abordé. Je la laissais à sa joie. Cette journée fut tranquille et j’aurais aimé que le temps suspende son vol à cet instant.

Hélas, le fourbe n’en fit rien. Dès le lendemain, Miss Jekyll était redevenue Miss Hyde. Elle me fit une crise sur le non-sens de son existence. Que j’étais trop bien pour elle, et qu’elle devait trouver une nouvelle voie. Que nous nous gâchions mutuellement l’existence. Cependant dans la soirée, elle se reprit un peu et nous eûmes un agréable dîner. La nuit fut elle aussi chaleureuse.

Le lendemain, Mytilda arriva dans un état de furie …

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13 décembre 2013

Encan


Abby avait cru voir son ancienne voisine qui prenait l’ascenseur de l’immeuble. Elle redoutait que son voisin puisse dans un futur plus ou moins proche en souffrir. Elle n’avait rien contre elle, mais si cette histoire venait à être soumise à l’encan, elle ne mettrait pas un kopeck dessus. Elle regrettait de devoir avouer cela, mais elle ne le sentait pas.

Johnny fut d’ailleurs de son avis. Leur voisin allait sûrement au-devant d’une situation qui finirait tout ou tard mal. Il vint s’asseoir près d’Abby. Elle se jeta à son cou en l’embrassant.

Du côté de Lyon, Billy Bob se terrait dans sa planque. Il sortait la nuit pour se dégourdir les jambes, pour aller dans des troquets obscurs boire des coups et s’autorisait un coup ou deux pour que sa cagnotte ne fondent pas comme neige au soleil.

Plus au nord, dans une cave servant d’office, Brahim écoutait Norbert faire son rapport sur la surveillance de Valérie. Apparemment elle suivait des cours de self défense avec une bande de morues. Et le plus étonnant c’était que c’était dans le club de feu Sifu 25. Brahim se demanda si cela tenait du pur hasard ou si cette gonzesse suivait une piste. Il ordonna à Norbert que l’on continue à la suivre de près. De très près même.

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12 décembre 2013

Craquerie


Bébert était en train d’interroger un pickpocket.

- Alors comme ça t’étais chez toi hier !
- J’vous jure m’sieur le commissaire. Whalla sur le coran de la mèque, j’ai pas bougé de chez moi !
- Arrêtes de me raconter des craqueries !
- Des quoi ?
- Des cracks si tu préfères …
- Mais j’vous jure commissaire !
- Ne jure pas … sinon tu vas crever sur le champ … Et ça, c’est ton sosie peut être ?

Bébert mit sous le nez du jeune homme son portrait en gros plan dans une rame du métro.

- Et je te fais grâce de la vidéo qui va avec où tu fais le sac de la jeune fille devant toi !
- Mais c’est fou cette ressemblance commissaire … on dirait moi !
- Mais parce que c’est toi … Regarde-toi, t’es exactement habillé comme lui !!!
- Il est fort … il s’habille même comme moi !
- Bon … écoutes, tu m’saoules, t’expliquera ça au juge, tu vas voir c’est un marrant.

Sur ce, Bébert indiqua au brigadier de remmener l’énergumène en cellule en attendant l’avis du juge.
Patfol’ entra dans le bureau alors que le jeune continuait à nier l’évidence.

- M’sieur, regardez … moi j’suis beau gosse … lui c’est un baltringue … Eh m’sieur …

La voix se perdit au fond du couloir. Patfol’ prit la parole :

- Du nouveau chef, on a peut être une piste avec l’empreinte partielle du porte-clefs
- Ah ... enfin une bonne nouvelle …
- Ouais … Il y a quelques jours, il y a eu un cambriolage en province. Les empreintes n’avaient rien révélé dans notre base. Par contre le gars de la gendarmerie les a passées à Interpol …
- Ah … joli, perfectionniste le petit !
- Et bingo … on a une touche. Un dénommé Norbert Trippou.
- Connais pas …
- Une petite frappe apparemment … Il s’est fait chopper en Bolivie et en Colombie pour trafic de stup … D’ailleurs il y est recherché depuis son évasion !
- Ça cadrerait pas mal avec notre affaire …

Albert consulta sa montre. il était l'heure de déjeuner. Tout à sa joie, il invita son adjoint.


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11 décembre 2013

Pignocher


Mytilda était assise au bout de la table. Elle pignochait son sandwich … Ce n’était que simple mécanique. Elle était assez furibonde au fond d’elle. Avec les filles du club, elles venaient souvent ici après le cours afin de parler un peu, etc.
Mais là, depuis qu’il y avait eu les nouvelles, ce n’était plus pareil. Le rapprochement entre cette Valérie et Mytilène l’irritait. Et vas-y que je te raconte ma vie, mes malheurs, mon ex qui est un gros bâtard qu’il faudrait occire, etc. Mytilène ne cessait de la relancer au sujet de cette vengeance.

- Tu vois Mytilda, cet enculé on va le débusquer et on va lui couper les couilles !
Tu m’écoutes là ?
- Ouais … je t’écoute …
- Eh ben on ne dirait pas !
- J’suis crevé … allez viens on rentre !
- Mais c’n’est pas vrai … et la solidarité féminine, ça te dit quelque chose ?
Toi, que Valérie se soit fait entuber par un gros connard de mâle dominant, ça t’irrite pas le poil plus que ça ?
- Hérisse … on dit hérisser le poil …
- Oui bon … on n’est pas chez Maître Capello là !
- J’vois pas le rapport … M’enfin, j’suis épilée de toutes façons …
- Ne joue pas sur les mots Mytilda …
Tu changes Mytilda … Tu me déçois !
- Argh … c’est l’hôpital qui se fout de la charité … C’est moi qui change …
- Ouais … m’enfin reste dans ton coin si ça te fait plaisir !

Mytilda ferma les yeux. Le désespoir naissait au fond de son âme. Elle avait un étrange sentiment. Celui que Mytilène lui glissait lentement entre les doigts. 


Valérie et Mytilène, de leur côté, reprirent la discussion.

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10 décembre 2013

Bibeloter


Bébert bibelotait. Ça l’énervait. Il faisait de la paperasse, s’occupait à faire la morale à de minables petites frappes et se prenait la tête avec des nez de bœufs de cité au QI inversement proportionnel à la poitrine de Nabilla. Rien que d’avoir pensé à cet énigmatique concept de « people », lui mit le cafard.
Il fallait à tout prix que son enquête principale avance.

A la gendarmerie de Châteaudun, le fax crépita une fiche de renseignement au nom d’un certain Norbert, Émile, Benjamin Trippou.
Le brigadier de garde s’en empara et la mit dans la bannette de l’adjudant qui était sorti faire une ronde.
Ce dernier en rentrant vida la corbeille. Il parcourut son courrier et arriva au fax. La tête de l’individu se perdait dans une infâme et informe tâche noire. Heureusement, le texte lui était à peu près lisible.
Il décrocha son téléphone afin de demander à Interpol de lui transmettre la fiche par mèl, ainsi que le fichier pour le rentrer dans leurs bases.

Une fois cela fait, l’ordinateur de patfol’ s’agita en faisant clignoter une petite icône en bas à droite de l'écran.


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09 décembre 2013

Rogue


Lyon. Billy Bob traînait dans des ruelles désertes à la recherche d’une ancienne adresse, enfouie dans sa mémoire. Un truc pour les cas de coup dur, lui avait dit Rouge Chaton. Il n’avait jamais su son vrai nom. Tout ce qu’il se rappelait c’était qu’elle était rogue au possible. Tout ça parce qu’elle ne s’était jamais fait prendre. Comme elle aimait à le souligner, le dernier truc qui lui restait de vierge, s’était son casier. Billy Bob savait qu’il ne pouvait en dire autant.

Au bout de 2 heures d’errance, il trouva enfin la porte du box. « Putain de mémoire » se dit-il !
Il essaya la clé
de son porte-clefs qui était un peu rouillée et constata que la serrure résistait. Il insista et parvint à ouvrir la porte du box. « Merde, il est où mon BB » se dit-il en remettant son trousseau dans sa poche. « Il a du s’arracher » finit-il par conclure. Apparemment personne n’avait eu à se planquer là. Tout était pareil à ses souvenirs. Le petit lit de camp. La couverture … qui aujourd’hui croulait sous une épaisse couche de poussière. Il alluma la lampe au gaz et referma la porte du box. Il restait quelques boîtes de conserves. Combien d’année pouvaient-elles avoir ? Il en prit une : A consommer avant fin 10-1997.

« M’ouais ! ». Il allait falloir faire quelques courses. Heureusement que le petit vieux qu’il avait racketté avait une centaine d’euros sur lui !


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08 décembre 2013

Entrefesson


Hier soir avait été une soirée divine. Véro, probablement dans un bon jour, m’avait préparé un dîner des plus agréables. Du foie gras, du saumon, un petit plat excellent à base de poulet et un gâteau pour lequel on se serait damné. Bref, la soirée de rêve.

Ajoutons à cela, que par la suite j’avais eu le droit de côtoyer intimement son entrefesson pour la première fois depuis son retour. On m’aurait demandé de décrire le paradis que je n’aurais dit guère plus.

Hélas toutes bonnes choses ayant une fin, Véro me remit les pieds sur terre dès le petit déjeuner. Elle avait trop bu hier et nous étions allés trop loin cette nuit. Aussi agréable cela ait pu être.
Bref, je partis pour le boulot avec l’esprit chagrin. Je ne savais plus trop quoi penser sur ce retour.

Au boulot, c’est une Mytilda à peine dans de meilleures dispositions qui m’accueillit froidement.

- T’arrives bien tard … y’a le chef qui te cherche !
- Ah … lui aussi, soufflais-je.
- Ouais … y’a la brigade financière qui a débarqué !
- Et en quoi ça nous concerne ?
- J’en sais rien … tu verras avec lui.

Son téléphone vibra. Elle décrocha et sortit du bureau. De mon côté je partis me chercher un café avant de me rendre dans le bureau de mon supérieur.

A mon retour, Mytilda faisait la tronche. Je ne relevais pas et me mis au boulot.


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07 décembre 2013

Patelin


Brahim n’était pas patelin. Loin de là, même si par roublardise il pouvait parfois se comporter comme tel. Norbert entra dans son bureau. Brahim interrompit son décompte et s’adressa à ce dernier :
- Alors … j’espère que t’as des nouvelles sur notre fugitif ?
- En quelques sortes chef … On a localisé sa dernière petite amie connue !
- C’est tout … que veux-tu que j’en fasse ?
- Elle est peut-être encore en relation avec lui !
- Et ben assures-toi en !

Sur ce Brahim le congédia, et reprit le compte des rentrées de la veille.

De son côté le commissaire Bébert avait aussi du mal à avancer. Le Pierre-Éric était bien à la tête d’un réseau de drogues. Il avait mis tout cela sous surveillance, mais concernant le meurtre, il n’y avait rien. Le royaume des malhonnêtes ne semblait pas meilleur que celui des flics. Ils faisaient chou blanc tous les deux. Seul point positif, on avait finalement pu extraire une empreinte partielle en provenance du porte-clefs. Pas de quoi trouver une personne, mais de pouvoir dénicher une éventuelle piste un jour, peut-être.

A la gendarmerie de Châteaudun, l’enquête était en stand-by, dans l’attente d’une réponse hypothétique d’Interpol. D’ailleurs, que viendrait faire un pseudo criminel international dans un vulgaire cambriolage de province.


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06 décembre 2013

Diantre


Valérie menait ses recherches afin de remettre la main sur ce fichu Billy Bob. Mais elle ne trouvait aucune piste. Il n’était pas dans l’annuaire, il n’y avait rien sur Internet à part l’apparition de son nom sur des entrefilets d’articles de faits divers du genre vols, arnaques et conneries diverses.

Elle allait prendre en main son portable, quand celui-ci se mit à vibrer.

« Diantre » se dit-elle, en sursautant.
Elle regarda son téléphone et constata qu’elle avait reçu un message de Mytilène. Cette dernière lui demandait si elle venait au cours du soir. Elle s’empressa de lui répondre qu’évidemment elle serait là.

Elle avait pris sa journée pour faire ses recherches, mais elle commençait à craindre de faire chou blanc. Elle décida d’aller faire un tour. Un peu de shopping, ne lui ferait pas trop de mal. Et puis ce soir, c’était sport …

Pendant ce temps, Billy Bob avait trouvé refuge dans un hôtel miteux. Il s’était dit que personne ne viendrait le chercher. Il avait lâché le scooter à la gare de Chartres et n’avait par conséquent plus de moyen de transport. Il allait devoir aviser.


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05 décembre 2013

Contasserie


Le commissaire Bébert finissait de lire les rapports de la nuit avec leur cortège de contasseries de bas étages, de filouteries diverses. Bébert faisait ça une à deux fois par semaine en arrivant devant son café. Une fois sa lecture terminait il appela patfol’ afin de faire le point sur le meurtre de Pierre-Eric Gontrand. Patfol’ lui récapitula les dernières news, notamment la déposition d’un de leur indic. Apparemment un type avait détourné il y a quelques semaines une livraison de dope à la bande de la salle de sport et s’en était même vanté dans un bar lors d’une soirée un peu trop arrosé.
Patfol’ émit l’hypothèse que cet individu avait peut être pris les devants en constatant qu’il avait la bande à ses trousses et en décidant de s’attaquer directement à la tête.

- Ça n'aurait pas été bête, effectivement. Théorie intéressante mon petit !
On a une petite idée de qui est le « larcineur » ?
- Mon indic n’en avait aucune idée. Il va essayer de se renseigner, mais même la bande n’en avait pas vraiment idée d’après lui …
- Ah … ça ne nous arrange pas ça …

Pendant ce temps, à la gendarmerie de Châteaudun des empreintes étaient rentrées dans le système informatique. Elles ne donnèrent rien en dehors d’un vol de voiture dans laquelle une empreinte partielle avait été relevée 3 ans auparavant. Billy Bob avait déjà fait de la prison, mais par chance pour lui, pas dans l’hexagone. Cependant par acquis de conscience, le gendarme demanda une vérification auprès d’Interpol …

Un peu plus au nord du territoire, Brahim battait le rappel de ses sbires. Il allait leur mettre la pression pour qu’il lui ramène au plus vite cet enculé de pseudo frère de lait qui s’était encore une fois foutu dans une merde noire et s’était immiscé dans une affaire sur laquelle Brahim touchait de bonnes et juteuses commissions.

Bref … La chasse au Billy Bob battait son plein !


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04 décembre 2013

Perlustration


Mytilda était devenue bizarre.
C’était venu peu après la mort de son Sifu 25. Elle qui était plutôt d’un optimisme désarmant (Elle avait tout de même espoir, elle et sa clique, de pouvoir m’occire un jour !!!) se laissait aller depuis quelques temps à laisser quelques éclairs sombres briller au fond de ses pupilles.
C’était fugace mais le côté obscur était bel et bien là.
Aujourd’hui était une de ces journées. La lumière était absente de son regard. Ça me touchait et je faillis me laisser aller à lui proposer de prendre un café ou un thé à la fin de la journée. Mais je n’avais pas le temps. J’en étais déjà à devoir passer en cette fin d’année sur les dossiers que je gérais en mode perlustration. J’avais de plus rendez-vous à dîner avec Véro. Une occasion de peut-être recoller les morceaux entre elle et moi.

D’ailleurs, je rangeais mes affaires dès 16 H 30 afin de ne pas être en retard.

- Ah … ben toi aussi tu m’abandonnes !
- Pardon …
- Non rien … tu m’abandonnes, alors que c’est moi qui d’habitude me sauve de bonne heure !
- Ah … si tu le dis … On en reparle demain ?
- Ouais … c’est ça … demain …

Je pris ma veste et filai vers mon rendez-vous du soir …


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03 décembre 2013

Barguignage


Billy Bob n’avait pas fait preuve de barguignage. Dés qu’il avait senti le feu de la balle, il avait su qu’il lui fallait détaler de la baraque au plus vite.
Son bras le lançait tandis qu’il courrait à travers champs pour regagner sa vieille grange. « Putain » se dit-il, « c’était quoi que ce vieux fou à la gâchette facile ? ». Si on ne pouvait plus cambrioler tranquillement sans tomber sur un type par trop matérialiste, où allait-on ?

Billy Bob sentait le sang couler. Le pire, c’était qu’il allait devoir détaler de sa planque. L’endroit allait finir par devenir trop malsain. Une fois à la grange, il nettoya la plaie. Par chance la balle n’avait que frôlé son avant bras, entamant légèrement la chair. Plus spectaculaire que réellement dangereux. Cependant il faudrait veiller à ce que cette vilaine plaie ne s’infecte pas. Il prit deux, trois affaires, puis se dirigea vers le village. Il y avait repéré lors de ces balades nocturnes qu’un jeune laissait son scooter caché dans une arrière cour tandis qu’il allait sûrement lutiner une jeunette du village en douce. Ça irait dans un premier temps pour s’échapper d'un endroit où de toute évidence il ne fallait plus traîner.

Pendant ce temps, la maréchaussée était finalement arrivée chez Roger …


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02 décembre 2013

Roger-bontemps


Roger était toujours content. Enfin, là pas vraiment. Il y avait du bruit en bas dans le salon. Comme un bruit de ferraille.
Il fit attention de ne pas réveiller Janine qui avait pris ses somnifères et dormait comme une bienheureuse. « Bon, tant pis » se dit-il, en repoussant l’orgue bontempi qui était posé au bout du lit et sous lequel Roger planquait un petit Manurhin, un ancestral MR73.

Il se dirigea dans l’obscurité vers l’escalier. En se penchant il constata qu’un halo de lumière circulait dans le salon. Un rayon de lune finit par éclairer un homme, en tenue de cow-boy. En voyant les éperons scintillants, Roger comprit d’où venait le vilain bruit de ferraille.

Il fit fonctionner brutalement l’interrupteur de la lumière. Billy Bob fut surpris et resta figé.

- Et bien ne te fait pas chier, vas-y fait ton Roger-bontemps !
- Roger qui ??? Et puis merde ferme ta gueule papy et fait péter ta thune …, se reprit Billy Bob.

Roger pointa alors son Manurhin et fit feu sur Billy Bob. Ce dernier fut touché au bras droit, et prit la fuite sans demander son reste par la baie vitrée derrière lui qui venait d'éclater.

Roger souffla sur la fumée se dégageant de l’arme et se saisit du téléphone afin d’appeler la maréchaussée en renfort !


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01 décembre 2013

Ripopée


Valérie attendait dans le bar. Elle commanda un verre de Tariquet. Elle consulta son portable. Pas de message. Mytilène était en retard.
Cette dernière arriva finalement trois ¼ d’heure plus tard. Elle enleva son écharpe et son manteau et s’assit à la table de Valérie qui avait quelques verres de ripopée d’avance.

- Mumh, tu n’bois pas du bon ma belle …
- Ah … tu crois ?
- Oui … laisse-moi commander pour toi !

Sur ce, elle alla au comptoir afin de voir le champagne que proposait le patron. Du Mumm. Ça irait. Elle lui dit de ramener une bouteille à la table puis revînt vers Valérie.
Elles se racontèrent un peu leurs vies. Enfin Valérie plus que Mytilène. Le champagne l’enivrait quelque peu et lui déliait littéralement la langue.

Bref Valérie étala sa vie et ses moult échecs avec la gente masculine. Mytilène écoutait et en riait avec elle. Surtout lorsqu’arriva le tour de Billy Bob.

- Quel con de cow-boy ton gars-là … Il en tenait une couche non ?
- Euh … ouais … j’sais pas pourquoi je vais toujours vers ce genre de type …
- T’es p’t’être pas faite pour eux ?

Valérie n’avait plus vraiment l’esprit clair. Mytilène n’épilogua pas et lui proposa de la raccompagner chez elle.


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30 novembre 2013

Mâtine


Abby prit une boîte d’œufs. Ce matin elle avait était matinale et avait eu une soudaine envie de crêpe. Ça l’avait tenu toute la journée. Alors en rentrant elle était passée au supermarché afin d’y acheter de quoi en confectionner dès qu’elle rentrerait. Elle était sûre que Johnny allait être aussi ravi.
Elle faisait la queue à la caisse. Devant elle un homme déposait ses quelques courses sur le tapis, en la regardant d’un mauvais œil.

La caissière commença à scanner les articles quant arrivée au 3ième, le code ne passa pas. Voyant cela, l’homme commença à s’énerver sur la caissière et sur sa supputée incompétence. Il lui ordonna de taper manuellement le code barre. Elle lui répondit qu’elle l’avait déjà fait et que ça ne passait toujours pas. L’homme s’enhardit et commença à sortir d’autres insanités à la caissière. Abby n’y tenant plus intervînt :

- Eh … dis donc espèce de mâtine, ça t’écorcherait la gueule d’être poli et courtois à défaut d’être sympathique
- J’t’ai pas parlé connasse …
- Pardon … Tu ne parles pas, tu hurles … et  …

Sur ce l’individu voulut gifler Abby. Cette dernière recula et la main de l’individu rata sa cible mais finit sur la poitrine de la caissière. Le vigile intervînt finalement, et sortit le client vers un bureau de la direction.
La caissière se tenait la poitrine.

- Il m’a fait mal le con …
- Vous devriez porter plainte.

Ce qu’elle fit, malgré le peu d’enthousiasme de sa direction à porter plainte contre un client, quand la police arriva. Abby témoigna en sa faveur. Finalement, une fois cela fait, elle repartit pour son domicile. L’envie de crêpes la reprenait avec insistance.


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29 novembre 2013

Congru


Véro était là depuis quelques jours. Je l’évitais ou elle m’évitait. Je n’arrivais pas à déterminer qui de nous deux (« M » sors de ce corps !!!) y parvenait le mieux.
En tous cas, d’explications sur ce retour, je n’en avais pas. Je rentrais tard et Véro était bien souvent déjà au lit. Le matin c’était l’inverse et elle partait lorsque je me levais.
Cependant on ne pouvait continuer ainsi.

Ainsi je me décidais à rentrer un jour beaucoup plus tôt. Nous décidâmes alors d’aller prendre un verre au café du coin, afin d’être dans un lieu neutre. Elle prit un kir tandis que fidèle, je commandais un vieux rhum.
A savoir sur le pourquoi de son retour, sa réponse fut congrue. Elle s’était plantée. Elle avait crû en un mirage et elle le regrettait. Cependant, elle ne cacha pas que si elle était partie, c’était qu’elle avait des motifs pour le faire mais ne s’appesantit pas dessus.

Toujours était-il qu’elle avait brûlé ses réserves et se retrouvait à sec. Pendant ce temps j’écoutais. Ça me chagrinait qu’elle me dise qu’il y avait motifs à me quitter. Je lui demandais ce qu’elle comptait faire. Elle ne savait pas trop, mais espérait que j’accepte de l’héberger pour le moment. Le temps qu’elle retrouve complétement ses esprits et une certaine stabilité. Je lui répondis que je n’y étais pas opposé. Et nous commandâmes une nouvelle tournée.


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28 novembre 2013

Concetti


« This is the sound of C » …
Billy Bob écoutait une de ses vieilles K7 dans une antique chaîne encore pourvu d’un lecteur adéquate … Le titre était celui d’un groupe Belge … Comment s’appelaient-ils déjà … Ah ouais, Confetti’s. Le chanteur était un fou des uniformes de la gendarmerie belge. Il avait lu ça, un jour, jadis …
Mais bon, arrêtons là ces concetti se dit Billy Bob. La situation n’était pas brillante. Il ne lui restait plus beaucoup d’argent, et il ne pouvait sortir que la nuit afin d’éviter qu’on ne le voit. La vieille tenancière du café, qu’il avait jadis aidé, lui déposait le soir ses courses à la grange.
 

Il n’osait pas appeler des potes pour avoir des nouvelles de la situation de peur qu’on localise son appel. Il avait même éteint et enlevé la puce de son portable.
Oui la situation n’était pas brillante …Tôt ou tard il allait devoir bouger. Trouver de quoi constituer un capital de cavale. Cependant le fait d’être au milieu des bouseux n’allait pas lui faciliter la tâche. Les occasions pour se refaire à moindre effort courraient moins la morne plaine que les riches villes bourgeoises. Billy Bob se laissa aller à flâner à l’extérieur de la grange pour s’en griller une.

Pendant ce temps … Brahim ruminait et fulminait. Ils se coltinaient une bande de Sifu dont les numéros le gonflait légèrement aux entournures … Il appela Norbert afin de faire le point sur la traque.


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27 novembre 2013

Patricotage


Patrick finissait un tricot. Bébert ne s’étonnait plus du hobby du planton qui tenait l’accueil du commissariat.

- Pas de message Patrick ?
- Non commissaire. L’inspecteur Patfol’ a du s’absenter. Son fils est malade apparemment.
- Ah … L’hiver et son cortège de maux … divers !

Patrick ne releva pas le trait d’esprit du commissaire. Enfin il ne l’avait tout simplement pas remarqué.
Le commissaire arriva dans son bureau et remarqua de patfol’ lui avait laissé une note. A sa lecture, Bébert pensa qu’enfin une piste sérieuse s’ouvrait à eux. Le Pierre-Eric, certes professeurs dans un club d’art martial, était toujours connu des stups. Il le suspectait de divers (encore ?) trafics et autres obscurs patricotages. En particulier d’anabolisants et de méthamphétamines. Dernièrement un deal aurait mal tourné et leurs relais parmi les dealers indiquaient qu’en haut lieu on cherchait un type qui aurait détournait une livraison. Le nom de Pierre-Eric serait ressorti à ce moment.

Bébert réfléchit. Il lui fallait trouver plus de renseignements. Trouver qui était le type recherché. Il allait appeler Patfol’ mais se rappela que ce dernier était avec son fils. Il regarda sa montre. Ça attendrait demain. Il décrocha son téléphone. Il dit à sa correspondante qu’il serait là plus tôt ce soir. En sortant il salua Patrick et pris la direction de la fontaine fleurie …


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26 novembre 2013

Baisailler


Valérie arriva en avance pour son troisième cours. Elle avait hâte de maîtriser les techniques pouvant lui permettre d’infliger de réelles souffrances à ce salopard de Billy Bob. Il avait peut-être eu son cul, mais on verrait bien qui aurait l’autre en dernier, se dit-elle. Et puis en plus, au dernier cours elle s’était hyper bien entendue avec Mytilène. Ces yeux bleus dans lesquels on pouvait se noyer l’avait marquée.
 

Le cours se déroula agréablement. Sifu 26 lui fit des compliments sur son jeu de jambes. Mytilène rajoutait aussi quelques conseils bien sentis. Elle n’avait pas encore son niveau et se retrouva au sol bien souvent. Mais elle résista bien durant les corps à corps.
 

A la fin du cours Mytilène lui proposa de se joindre aux autres filles pour aller boire un verre. Bien qu’on la questionne sur le pourquoi du comment elle en était venue à prendre des cours, elle resta évasive. Mytilène n’insista pas plus. Mytilda trouva ça louche. La Valérie n’était pas franche du collier.
Après quelques verres l’atmosphère avait gagné en sympathie et Valérie se sentait de mieux en mieux en compagnie de cette bande et surtout de Mytilène.
Au moment de se séparer elles se lancèrent dans des effusions avec de la bise en veux-tu en voilà. Mytilda n’apprécia pas se rapprochement et fini par intervenir :

- Bon … ça suffit comme ça Mytilène, de baisailler à n’en plus finir. Je commence tôt demain. Alors, on y va
- Oh t'as tes règles ma choute  … c’est bon, on y va, j’ai le droit de dire au revoir …

Et elle claqua de nouveau 4 nouvelles bises à Valérie avant de rejoindre Mytilda déjà installée dans la voiture.


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25 novembre 2013

Rodomont


Joao avait fini par rentrer à son domicile. Il constata que Véro était finalement partie. Ça c’était bien ce qui lui faisait ni chaud ni froid. Par contre, qu’elle ait tout salopé à coup de peinture le mettait dans une rogne qu’il ne pouvait reporter sur personne.
Il décrocha son téléphone et tenta de joindre Véro. Peine perdue, elle ne répondit pas. Il laissa un message sur le répondeur tel un rodomont cherchant à impressionner le quidam, en l’avertissant qu’il lui ferait payer les dégâts et qu’elle ne perdait rien pour attendre.

5 minutes plus tard il reçut un SMS : « Chiche pauvre con ! ». La colère lui monta au nez, et il poussa un cri de rage.
Il alla au frigo et se prit une bière. Enfin il voulut se prendre une bière, cette garce de Véro les ayant au préalable vidées … « Garce de salope » se dit-il.

Il prit ses clefs et sortit pour rejoindre le bar du coin. Là au moins, elle ne pourrait plus l’emmerder avec sa rancœur mal placée. Il appela ensuite une certaine Frédérique afin qu’elle l’y rejoigne, il fallait qu’il trouve où dormir ce soir. Finalement, cette conne de Véro allait peut être lui être utile. Il allait pouvoir se faire plaindre par une de ses dernières conquêtes chez qui il décelait un fort potentiel …


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24 novembre 2013

Croque-note


Dring … Dring … Je lâchais ma guitare pour voir qui dans la maigre assistance pouvait jouer les saligauds.

Dring … Dring … j’ouvris les yeux et quittai mon rêve de Croque-note du métropolitain pour revenir à la réalité du canapé. Quelle heure pouvait-il être. Je me frottais les yeux, essayant de visualiser la place des aiguilles luminescentes de ma montre. Diantre il était quasiment 4 heures du mat’

Dring … Dring … Mais qui pouvait bien sonner avec cet acharnement à pareille heure. Je finis par me lever et me dirigeai vers la porte d’entrée. Je tentai un œil dans le judas, mais je n’y vis que l’obscurité. Dring … Dring … J’ouvris finalement la porte et tombai nez à nez avec une revenante.

- Hein … qu’est-ce que tu fous là ?
- Je peux entrer ?
- Euh … j’sais pas … oui … Entre !

Elle pénétra dans l’appartement, déposa sa valise dans le coin cuisine, et revînt au salon.

- Beau caleçon, me fit-elle.

Ma tête regarda vers le bas et constata toute l’élégance de ma quasi nudité.

- Qu’est-ce que tu viens faire ici ?
- Je viens te demander de m’héberger … j’ai besoin de ton aide !
- Ah … Tu n’manques pas d’air !
- Tu veux pas qu’on en reparle demain, j’suis crevé là …
- Je t’accorde ce sursis … j’suis vanné …
Prends la chambre … moi je vais finir sur le canapé.
- T’es sûr …
- Oui … j’ai jamais réussi à bien dormir dans ce con de lit depuis ton départ …

Sur ce … elle récupéra sa valise, et referma la porte de la chambre. Je m’étais déjà recouché, mais je dus me lever afin d’éteindre la lumière. Qu’est-ce qu’elle foutait là … Pffufff, sûr que je n’allais pas arriver à me rendormir moi !


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23 novembre 2013

Comprenette


Bébert se dit qu’il avait quand même une petite comprenette du métier tandis qu’il finissait de lire la fiche du dit Pierre-Eric Gontrand. Beau spécimen se dit-il. Fiché aux stups et à la BRB pour une suspicion de proxénétisme. Mais depuis 4 ans plus rien. La dernière affaire où il avait bénéficié d’un non-lieu pour faute de preuve était un Go fast qui s’était soldé par l’abandon du véhicule. Malgré les empreintes dans le véhicule, il ne fut pas poursuivi.

Il appela patfol’ afin de lui demander de se rencarder sur les déplacements de la victime sur les douze derniers mois. Bébert avait sa petite idée. Il se demandait si le Pierre-Eric avait réellement raccroché.
Il se replongea dans les dépositions des différentes adhérentes qui suivaient leur cours au moment du meurtre. Elles n’avaient apparemment rien vu. Seule une certaine Mytilda avait entendu ce qui lui était apparu être un coup de feu. Ah, si … apparemment il avait reçu un appel peu avant le cours qui l’avait semble-t-il irrité. Il décrocha son téléphone et demanda à son interlocutrice de lui faire une remontée d’appels du portable de Pierre-Eric Gontrand pour le mois précédent la disparition de ce dernier.
Il raccrocha quand patfol’ se gaufra de tout son long en pénétrant dans le bureau de Bébert.

- Ben alors, on a un problème de guibole ?
- Mais non … c’est cette fichue baguette qui ne tient plus au sol …

Bébert concéda qu’effectivement il allait falloir faire intervenir la maintenance. Mais de là à ce qu’ils passent rapidement, d’autres accidents n’étaient pas à exclure …


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22 novembre 2013

Lésine


Véro n’avait pas lésiné.
Joao Pedro n’ayant pas une nouvelle fois daigné rentrer, sans aucun avertissement, elle avait légèrement décidé de s’autoriser à péter un câble.
Bref … quelques pots de peintures plus tard, le studio du Joao avait une élégance toute pop art … Enfin, ça dépendait des goûts !
Elle conclut avec un « j’me casse pauvre con » sur le miroir de la salle de bain. Puis elle prit sa valise et sortit.

Véro avait finalement fini par émerger de la brume où elle s’était réfugiée. Elle avait enfin vu Joao Pedro tel qu’il était, sans le filtre du béguin. Une espèce d’être imbu de lui-même, volage, adepte de la lésine. Pas pour rien qu’elle était sur la paille.
Elle regarda l’heure. 3 H 00 du mat, il allait peut être faire la gueule. Le taxi arriva 5 minutes plus tard. Le chauffeur mit sa valise dans le coffre pendant qu’elle s’installait à l’arrière. Deux rues plus loin, alors qu’ils attendaient à un feu rouge, une voiturette prit le chemin inverse. Valérie la regarda passer. Elle fut soulagée de constater qu’aucun regret ne vint effleurer son esprit. Elle était même plutôt contente. Comme quoi …


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21 novembre 2013

Chape-chute


Valérie venait à la salle pour la seconde fois. Si elle voulait démolir Billy Bob, il fallait tout de même qu’elle s’entraîne afin de posséder un minimum de bases pour ruiner cette face de rat.
Le cours était dispensé par un certain Sifu 26. On lui avait expliqué lors de son inscription la valeur d’un Sifu, et l’importance de suivre l’enseignement de tels maîtres.
Lors du premier cours elle avait fait équipe avec une certaine Mytilda, mais le courant n’était pas très bien passé. Enfin d’après ce qu’avait dit Sifu 26.

Bref pour cette deuxième séance, Mytilène fut désignée comme son nouveau binôme. Valérie ne put savoir si cela était une chape-chute pour sa première partenaire, ou pour elle. Cependant elle pensa qu’elle allait rapidement le savoir.
Dès le premier exercice portant sur l’esquive d’un coup au plexus, Valérie se retrouva au sol, et eut à peine le temps de voir Mytilène effectuer un saut genoux en avant vers elle.
Valérie ferma les yeux attendant le choc douloureux qui n’eut pas lieu. Quand elle rouvrit un œil, elle constata que cette dernière avait atterrit à ses côtés et lui souriait.
Valérie vit ce visage et se dit qu’elle avait déjà croisé ce regard bleu auparavant. Mytilène se releva et l’aida à se remettre sur ses pieds. Valérie lui sourit à son tour …


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20 novembre 2013

Clabaud


Ce qui était marrant avec Mytilda, c’était que certains soirs elle partait en courant tel un clabaud. Je ne sais pas si elle aboyait dans les couloirs pour que les gens s’écartent à son passage afin qu’elle ne rate pas son bus, mais ce que je sais c’est que sa coupe virevoltante à ses mouvements soudains, voletait de chaque côtés comme auraient fait les oreilles d’un cocker.
Et ça, connement, ça m’amusait. Je trouvais ça attendrissant et touchant. Mais bon, je le gardais pour moi, c’était tout de même une personne qui avec ses amies avaient pour projet de m’occire.

Et même si nous étions dans une sorte de phase de détente, de « Perestroïka », …, je me devais de garder un certain degré de vigilance à leur égard. Bien que la perte de leur Sifu 25, et la peine engendrée sur Mytilda me prouvait qu’il y avait chez elle un cœur qui battait, je ne pouvais me laisser aller à trop baisser ma garde.

A ce moment je levais la tête et vit Mytilda disparaître tel l’éclair derrière la cloison. Seule l’image de ses cheveux en forme d’oreille restait en impression rétinienne lorsque je revins à mon écran.


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19 novembre 2013

Parangonner


Abby parangonnait. Elle avait une montagne de prospectus et catalogue devant elle.
Elle était sur son petit nuage depuis hier soir. Johnny l’avait officiellement demandé en fiançailles. Elle portait un magnifique pendentif en forme de cœur sur lesquelles on pouvait deviner inscrites les initiales A et J entrelacées. Mais il fallait avoir l’œil perspicace, car c’était fait très sobrement.

Bref, Abby, sans vouloir mettre la charrue avant les bœufs, avait décidé de commencer à chercher une future robe de mariée, étape qui devait normalement suivre les fiançailles à plus ou moins brève échéance. Le tout en cachette de Johnny. Non pas qu’il ne devait pas savoir ce qui pourrait paraître comme un empressement à certains, mais surtout qu’un futur marié ne devait jamais voir la robe avant la cérémonie. Traditions, traditions, traditions se dit Abby.
Elle alla se faire une infusion de Thym et revînt parcourir ses catalogues. La chaleur du breuvage lui réchauffa l’intérieur tout autant que la perspective de devenir la femme de l’homme de sa vie. Elle avait encore une bonne heure avant que Johnny rentre. Elle sourit.


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18 novembre 2013

Baguenaude


Bébert finissait l’interrogatoire d’une des filles du club de Sifu 25, comme il l’appelait dorénavant. A chaque fois qu’il l’avait nommé Pierre-Eric Gontrand, il avait eu le bonheur et la joie de constater qu’apparemment personne ne réagissait. Par contre, dès qu’il balançait Sifu 25, tout de suite les paroles élogieuses fusaient.
Bébert trouvait cela un brin étrange. Ceux qu’il interrogeait semblaient réagir comme des adeptes d’une secte. Ils le prenaient de haut, considérant qu’il ne pouvait pas comprendre. Que tout ce qu’il disait semblait sonner comme des baguenaudes aux oreilles de ses interlocuteurs.

Devant lui, ça continuait. La jeune femme, à la ligne svelte, pas lourde, vantait les mérites de la « Wing » et de ses Sifu. Pourtant, vu le pédigrée et le casier du Pierre-Eric, il n’aurait pas formulé tout à fait les mêmes louanges.
Bref, il perdait son temps avec l’interrogatoire des membres de ce club. Il se dit qu’il allait refiler les derniers à patfol’ … Lui allait s’intéresser de plus près au passé de ce fameux Sifu 25. Là devait se trouver les clefs du crime, et de son porte-clefs « initiales B.B. ».


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17 novembre 2013

Robin


Robin des bois. Voilà devant quoi Véro était plantée depuis une heure.
Une heure qu’elle attendait que cet abruti de Joao Pedro rentre. Il en faisait un beau Robin ce con, se dit-elle !
Pour sûr, il n’entrait pas dans la catégorie de Robin des bois. Il n’arrivait pas non plus à la cheville de Robin, le pote de Batman. Elle se dit d’ailleurs que si elle devait battre un homme ces temps-ci, ce serait bien Joao Pedro qui dégusterait.

Mais il fuyait le couard, ce veule qui refusait d’admettre qu’il n’était qu’une baudruche prétentieuse, incapable de mettre fin à leur relation. Elle avait des cornes de cerf de compét’ et Josy, qui l’avait appelée ce soir, avait achevé les derniers doutes qui auraient pu subsister. Joao n’aimait que lui. Il en avait toujours était ainsi, et il en serait toujours.

Heureusement que son loft n’avait été que virtuel. Vider ses affaires pour les mettre dans un garde meuble ne lui avait pas pris trop de temps dans l’après-midi. Restait plus qu’une valise l’attendant dans le placard de l’entrée. Elle finit par s’endormir. Joao Pedro n’était toujours pas rentré.


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